Les huîtres, trésors des bassins
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Creuse ou plate, l’huître est l’un des produits de fête par excellence. Et pour cause : sa saisonnalité s’étend d’octobre-novembre à février-mars, selon les variétés. Il faut en moyenne deux à quatre ans d’élevage pour obtenir une huître de taille commerciale.
La France est leader européen de la production d’huîtres avec 88% de la production totale (source : Graph'Agri d'Agreste 2022). Il s’agit quasi majoritairement d’huîtres creuses. Après s’être reproduites sur les côtes charentaises, vendéennes ou dans le bassin d’Arcachon, elles sont élevées sur l’ensemble du littoral. Leur calibre, c’est-à-dire leur taille, va de 0 à 5, zéro étant le calibre pour les plus grandes huîtres.
Quant aux huîtres plates, elles sont élevées en Bretagne et appelées « Belons ». Leur calibre s’étend de 000 à 6.
Parmi les nombreuses variétés d’huîtres, les Huîtres Marennes Oléron bénéficient d’une Indication géographique protégée (IGP), depuis 2009. Ces huîtres doivent être élevées sur la façade Atlantique française, être affinées « en claires » dans l’une des communes du bassin et, enfin, être conditionnées dans la zone Marennes Oléron. La production annuelle moyenne est d’environ 19 000 tonnes.
Par ailleurs, sont associés à l'IGP « Huîtres Marennes Oléron » deux Labels rouges : les « Fines de Claires Vertes » et les « Pousses en claires », toutes deux affinées en bassin pendant 28 jours minimum, à raison de 3 kg par m². Ce signe officiel national, dont l'utilisation est conditionnée au respect du cahier des charges de l'IGP « Huîtres Marennes Oléron », confère à ces huîtres une qualité supérieure.
Comment sont élevées les huîtres ?
Les jeunes huîtres sont soit issues d’écloseries, soit issues du captage naturel, c’est-à-dire du recueillement de larves générées par la reproduction d’huîtres en milieu naturel. Elles sont ensuite mises en élevage pendant plusieurs mois dans des parcs. Il existe trois types d’élevage : sur l'estran, en eau profonde (notamment dans les étangs méditerranéens) et en filière. La pratique la plus courante consiste à mettre les huîtres dans des poches, sur des tables positionnées sur l’estran, c’est-à-dire la partie du littoral qui est soumise aux variations de la marée.
Les poches sont régulièrement vidées, les huîtres sont calibrées et remises dans de nouvelles poches en fonction de leurs tailles. L’élevage à plat, directement sur le sol sur l’estran ou en eaux profondes, est encore pratiqué par certains conchyliculteurs. De nouveaux supports d’élevage (poches canadiennes, lanternes…) sont développés pour améliorer l’élevage des huîtres.
En fin d’élevage, les huîtres adultes peuvent être placées dans des bassins d’affinage : c’est lors de cette étape que les huîtres acquièrent leurs dernières qualités gustatives.
Qu'est-ce que l'affinage en claire ?
Anciens marais salants reconvertis, les claires sont des bassins en argile qui se remplissent à marée montante et conservent l’eau quand l’océan se retire. Peu profonds, les bassins sont exposés aux rayons du soleil qui permettent le développement rapide du phytoplancton, dont les huîtres se nourrissent. Après deux ans passés dans les parcs, les huîtres passent en claire, ce qui leur confère une saveur particulière attachée au terroir.
Du fait de l’épaisseur de leur coquille, les huîtres affinées ou élevées en claire se conservent mieux.
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