Les Épicuriennes de la « Ferme du Joyeux laboureur » : des pâtes alimentaires bio vendues en circuit court
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Installés à Marçay (Indre-et-Loire), Karine et Guillaume Turquois se sont lancés un défi : faire des pâtes alimentaires biologiques, à partir des céréales cultivées sur la ferme familiale. C’est ainsi qu’en février 2019 sont nées « les Épicuriennes », en référence à l’écrivain Rabelais originaire de la région. Les pâtes sont proposées dans des magasins spécialisés, des épiceries VRAC et générales, aux restaurants scolaires de la région, ainsi que sur la plateforme « Frais et local ».
Alors qu’il avait créé son entreprise de jardin et d’espaces verts, Guillaume Turquois décide en 2007 de reprendre l’exploitation familiale. « C’est l’attachement viscéral à la ferme qui nous a poussés à tenter l’expérience », explique son épouse Karine qui a quitté son emploi dans le commerce du vin pour le rejoindre sur la ferme. Très vite, le couple décide de repenser totalement l’exploitation menée en élevage laitier depuis quatre générations : la Ferme du joyeux laboureur s’engage en agriculture biologique dans la culture de céréales, d’oléagineux et de légumineuses. C’est toute l’économie de la ferme qui est repensée.
Nouvelle étape pour l’exploitation : la production de pâtes alimentaires
En 2018, suite à un voyage en Italie, le couple a l’idée de valoriser leurs céréales en circuit court en produisant de la farine et des pâtes alimentaires. « Nous voulons tous manger un produit dont on est sûr de la provenance de la matière première, alors que c’est très rare de trouver l’origine de la céréale sur un produit que l’on achète ! » explique Karine.
« Pour ce nouveau défi, nous avons réaménagé une grande partie de la ferme, loué un local supplémentaire, acheté des silos pour stocker des céréales propres et sèches, des critères essentiels pour les transformer ensuite à l’atelier », précise Karine, « et bien sûr nous avons acheté du matériel pour transformer les céréales en pâtes et nous nous sommes formés à l’utilisation des machines ». Les investissements ont été réalisés grâce aux prêts bancaires et aux subventions de la Région.
Être autonome, limiter l’impact carbone et contribuer au dynamisme du territoire
« Depuis que la ferme est convertie en agriculture biologique, Guillaume réfléchit à des plans de rotation, à des méthodes pour apporter l’azote naturellement dans nos terres. Un élevage de 10 chevaux fournit le fumier. Le métier prend tout son sens », explique Karine.
Une grande partie du matériel spécialisé est en Cuma (société coopérative agricole), permettant ainsi à la ferme d’avoir un matériel fiable de qualité. Une presse à huile a également été acquise avec la Cuma, ce qui signifie que l’huile va bientôt arriver grâce aux récoltes d’oléagineux.
« Notre objectif ? Exercer notre métier tout en étant autonome. Nous avons pris des risques, mais cela vaut le coup. On travaille de la semence à l’assiette, on apprend tous les jours, on monte en compétence, et on contribue au développement économique de notre territoire en ayant un impact carbone le plus faible possible. »
Deux personnes sont employées sur l’exploitation. Géraldine et Karine s'occupent du volet transformation, communication et commercialisation, tandis que Jonathan et Guillaume s'occupent des cultures, tout en maintenant l’activité de l'entreprise d’espaces verts.
Un point de vente directe devrait bientôt ouvrir sur l’exploitation ainsi qu’une huilerie.
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