Du champ à la boîte de conserve : itinéraire d’une carotte rondelle
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Chaque année, un Français consomme en moyenne six kilos de légumes en conserve. Avec 21 000 hectares et 1 800 agriculteurs, la Bretagne constitue l’un des principaux bassins de production de légumes d’industrie en France. Les légumes récoltés sont soit surgelés, soit mis en conserve majoritairement sous les marques d’aucy et Paysan Breton ainsi que sous des marques de distributeurs.
Taupont, au cœur du Morbihan. Une arracheuse de carottes s’affaire dans la parcelle : la récolte bat son plein en ce mois de novembre. « La machine aplatit les fanes puis des griffes décollent la motte de terre ainsi que les légumes », explique Laurent Mouraud, conducteur-chauffeur. « Les carottes rondelles ont un calibre plus important que les carottes dites d’Amsterdam, utilisées pour les boîtes de mélange petit-pois carottes. » Grâce à un tapis roulant, la terre est expulsée.
Les carottes sont ensuite chargées dans des bennes de plus de 10 tonnes qui sont acheminées à la station de lavage, avant de rejoindre l’usine la plus proche afin que les légumes conservent toute leur fraîcheur et leurs qualités nutritives. Conditions météorologiques de récolte, localisation précise de la parcelle, nom du chauffeur… Chaque benne a sa propre fiche de suivi, ce qui permet une traçabilité optimale, du champ à l’usine.
C’est au mois de mai que la campagne de carottes commence : « Avant le semis, je viens m’assurer que la parcelle se prête à cette culture. Je me rends fréquemment sur place pour contrôler que les carottes poussent bien et qu’il n’y a pas d’apparition de maladie », explique Morgan Poitrenaud, conseiller technique à la coopérative Eureden.
Anthony Moussard, agriculteur à Taupont, travaille avec la coopérative bretonne depuis son installation : « c’est un système de contractualisation sécurisant. En cas de mauvaise récolte due aux conditions climatiques, une caisse collective permet d’être dédommagé. »
Entre les producteurs et les sites de transformation, la filière bretonne de légumes d’industrie génère 2 400 emplois. « Les agriculteurs et les industriels ont besoin les uns des autres », souligne Jean-Claude Orhan, producteur et président de l’association nationale des organisations de producteurs de légumes pour l'industrie (Cénaldi).
Une traçabilité de la production à la transformation
À leur arrivée à l’usine de Locminé (Morbihan), les bennes de carottes sont tout d’abord pesées. Puis, des contrôles sont effectués afin de vérifier qu’elles ne contiennent aucun corps étranger (caillou par exemple). La fiche de suivi est flashée, les informations scrupuleusement vérifiées.
Les carottes sont ensuite pelées à la vapeur d’eau. Brossage, rinçage, coupage : le circuit se poursuit par un passage sous un lecteur optique. « Les légumes qui ont des taches sont écartés et valorisés en alimentation animale ou en méthanisation », précise Mickaël Gousset, chef de production.
Les carottes sont soit mises en conserve telles quelles, soit mélangées à d’autres légumes pour des préparations comme la macédoine. Aucun additif n’est ajouté. De l’eau, un peu de sel : les boîtes sont serties (fermées de manière étanche) puis partent à l’étape de stérilisation. Les conserves suivent un circuit continu de 11 minutes à 129°C. Différents tests permettent de s’assurer de l’étanchéité et de la stérilité des boîtes.
« Avec les différents confinements, nous avons bien sûr constaté une hausse exponentielle d’achats des boîtes de conserve, mais les ménages français les plébiscitent depuis toujours car c’est un produit sain, sûr et à bas prix, » explique Didier Le Guellec, directeur des opérations industrielles de l’usine de Locminé.
Une fois étiquetées, les boîtes de conserve sont chargées dans les camions. Direction les hypermarchés français, européens mais également ceux d’Afrique, d’Asie ou encore du Moyen-Orient pour 25% d’entre elles. « Nous adaptons le conditionnement en fonction des pays », précise Hadrien Thickett, responsable du pôle flux et logistique. « Les légumes bretons sont vendus sous différentes marques à travers le monde ».
L’innovation : plus d’agroécologie et de facilité d’utilisation pour le consommateur
Parmi les nouveautés de la marque d’aucy figure la gamme en verre « Bien cultivés ». « L’objectif de d’aucy est d’atteindre 100% de producteurs reconnus par une certification environnementale ou bio d’ici 2023. Pour chaque bocal « Bien Cultivés » acheté, la marque reverse 5 centimes supplémentaires aux producteurs pour financer leur transition agricole », explique Didier Le Guellec. Grâce à un système innovant, les bocaux de cette gamme s’ouvrent plus facilement.
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