Vivaldi : aider les conchyliculteurs européens à réduire la mortalité des coquillages
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Depuis quelques années, différentes maladies sévissent dans les élevages de coquillages européens comme l'herpèsvirus de l'huître ou la bactérie Vibrio aestuarianus (sans danger pour l'homme). C'est dans le cadre du programme européen pour la recherche et le développement, Horizon 2020, que 10 pays et un consortium de 21 partenaires, se sont associés pour mener sur 4 ans (2016-2020), un projet de recherche visant à augmenter la durabilité et la compétitivité du secteur conchylicole Européen : le projet Vivaldi.
En Europe, l'élevage d'huîtres (creuses et plates), de moules, de palourdes, de coques et de coquilles Saint-Jacques, représente environ 8 500 entreprises qui emploient plus de 42 000 personnes. En France, la conchyliculture se classe au 2ème rang européen, avec une production moyenne de 200 000 tonnes de coquillages par an, selon le Comité national de la conchyliculture (CNC).
Des coquillages en bonne santé dans tous les océans
Isabelle Arzul, coordinatrice du projet Vivaldi et spécialiste des maladies des mollusques marins à l'Ifremer explique que « la mortalité des coquillages est un enjeu européen, voire même international. Les animaux peuvent être déplacés des sites de reproduction naturelle ou des écloseries vers les sites de grossissements d'un pays à l'autre et emporter avec eux des maladies. Les courants marins peuvent également contribuer à leur dispersion ».
De l'Espagne au Danemark, en passant par l'Irlande, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne et les Pays-Bas, des équipes scientifiques de différents instituts et entreprises ont mené des expérimentations sur les maladies des coquillages. L'objectif ? Mieux prévenir et contrôler les maladies des mollusques marins. Comment ? Par exemple en co-construisant un manuel de gestion des maladies à l'échelle européenne à l'attention des professionnels et des autorités sanitaires locales, comme les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture et l'Alimentation.
Le littoral européen, un grand terrain d'expérimentation
Dans la rade de Brest, les chercheurs de l'Ifremer ont par exemple étudié les bénéfices d'élever des huîtres avec d'autres organismes marins, comme des moules, des ascidies, ou des algues. « Diversifier les espèces, aussi bien en conchyliculture qu'en agriculture, permet de limiter la prolifération de certains organismes pathogènes », explique Isabelle Arzul.
À l'Institute of Agrifood research and technology (Irta) de San Carles de la Rapita, les chercheurs ont observé les méthodes de culture des producteurs espagnols. Ils ont identifié des périodes d'immersion à risque pour les naissains en fonction de leur origine et de la température de l'eau. « Des producteurs d'huîtres du delta de l'Èbre ont réduit considérablement les taux de mortalité en modifiant les calendriers d'élevage », détaille Isabelle Arzul.
Le projet Vivaldi apporte différentes pistes de réflexion pour faire évoluer les pratiques d'élevage, et plus globalement évaluer l‘effet du changement climatique sur l’émergence de nouvelles maladies.
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