Une semaine sur l’agroécologie et l’alimentation responsable au lycée agricole de Périgueux-Bergerac

Pouvez-vous présenter l’établissement ?

Virginie Méchaussie, enseignante en agronomie : L'Agrocampus Périgord, basé sur deux sites, Périgueux et Bergerac, comprend trois filières professionnelles (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant, agroalimentaire et aménagement paysager) et leurs BTS associés, mais aussi une filière générale. Il compte deux exploitations agricoles avec un troupeau de race limousine à haute valeur génétique, un atelier palmipède à foie gras et une production viticole sur le site Bergerac. Il est également connu pour son implication dans la coopération internationale.

Quel événement était organisé dans le cadre du Printemps des transitions ?

V.M : Chaque année, nous organisons une semaine autour de l’agroécologie dont le thème portait cette fois sur la relocalisation de l’alimentation. Il s’agit notamment de sécuriser les approvisionnements, d’éviter les fluctuations des prix du marché et de réduire les transports. S’alimenter autrement contribue au développement économique de notre région. La Dordogne, à dominante rurale et forestière, jouit d’une belle réputation gastronomique et culinaire grâce à son agriculture et son industrie agroalimentaire. Réfléchir à un meilleur accès à l’alimentation locale est un des moyens pour nous d’y contribuer. Chaque filière a participé à cette semaine en partageant des actions avec un collège de Périgueux, le Clos Chassaing. Il y a eu la visite de l’exploitation du domaine des Chaulnes qui pratique également l’agritourisme, une rencontre avec les Restos du cœur et la découverte de leur « Jardin du cœur » car l’alimentation, c’est aussi la solidarité. Un point fort portait sur la préparation du concours Top chef Périgord. Les élèves de seconde « Biotech » et du collège Clos Chassaing ont élaboré des recettes autour de produits emblématiques de la région qu’ils ont réalisées le jour du concours, le 7 mai dernier.

Comment l’établissement intègre-t-il la thématique des transitions de façon générale ?

V.M : Les exploitations se sont tournées depuis longtemps vers des pratiques agroécologiques. Elles comptent également un méthaniseur et des panneaux photovoltaïques. Servant de support pédagogique, elles sont ancrées dans le territoire et participent à des GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental) où les agriculteurs réfléchissent ensemble à des orientations durables. Le campus participe aussi à des programmes nationaux agroécologiques comme des projets financés par le fonds Casdar (compte d’affectation spéciale pour le développement agricole et rural) en y associant les élèves. Les produits issus des exploitations alimentent aussi la cantine en produits de qualité.

Que retenez-vous de l’événement Printemps des transitions pour aujourd’hui et demain ?

V.M. : Cet événement permet de s’ouvrir à d’autres publics, de faire connaître nos pratiques et notre filière générale. Il est aussi un vecteur d’éducation à la citoyenneté. Quand on est éloigné du monde agricole, on ne perçoit pas de la même façon la nécessité de consommer local. C’est aussi un moment pour échanger sur des solutions afin de préserver l’ancrage territorial de nos filières, de l’amont à l’aval.