Une double IGP pour le sel de l’île de Ré
Partager la page
En Charente-Maritime, la production du sel sur l’île de Ré participe à l’identité régionale. Elle repose sur des méthodes ancestrales datant du XVe siècle. Le 24 novembre 2023, ce savoir-faire a été reconnu dans le cadre d’une indication géographique protégée (IGP) pour deux produits : le Sel de l’Île de Ré et la Fleur de Sel de l’Île de Ré.
Au Moyen Âge, la conservation des aliments nécessitait une grande quantité d’or blanc. C’est au nord de l’île que des moines de Saint-Michel-en-l’Herm, alors seigneurs des îles d’Ars et de Loix, déploient la production de sel en créant des marais salants à perte de vue. Malgré la destruction des archives lors des guerres de religion, on estime que les premières traces de sel rétais remontent à la fin du XVe siècle.
Depuis, le travail des moines perdure. Aujourd’hui, l’île compte 550 hectares de marais salants qui produisent chaque année 2 500 tonnes de sel et 200 tonnes de fleur de sel.
Pour protéger ce patrimoine, des jeunes saunières et sauniers sont formés aux techniques ancestrales de récolte, favorisant la notoriété de la production. Ils sont actuellement une centaine de producteurs à exercer cette profession sur l’île de Ré.
Le saunage, le processus de récolte du sel
La production de sel nécessite beaucoup de soleil, de vent et, bien entendu, d’eau salée. La saunaison dure environ quatre mois, pendant la saison estivale, entre les mois de juin et de septembre.
Après s’être formé au fond des marais sur une couche d’argile grise, le sel est récupéré à la main par les saunières et sauniers. Ils utilisent un « simoussi », un grand râteau pour rassembler et égoutter le sel. C’est cette argile qui lui confère sa teinte grise caractéristique.
Quant à la fleur de sel, célèbre pour son goût prononcé, elle est le fruit d’un travail minutieux et de bonnes conditions climatiques. Celle-ci apparaît à la surface de l’eau et se cristallise. Sa récolte est faite à l’aide d’une « lousse à fleur ».
Une production écoresponsable
La production de sel de l'île repose sur des techniques de production écoresponsables avec un système hydraulique rodé. Le cahier des charges du sel rétais impose que toute la chaîne de production soit réalisée à la main sans aucun additif ni traitements. Son processus a une influence positive sur l’environnement en favorisant les dynamiques de la biodiversité.
Qu'est-ce que c'est l'IGP ?
L’indication géographique protégée désigne un produit originaire d’une zone géographique déterminée et dont au moins une étape de production est réalisée dans cette zone. C’est un signe d’identification européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne. Cette indication est attribuée à des produits dont la qualité donnée, la réputation ou une caractéristique peut être attribuée essentiellement à son origine géographique.
Le saviez-vous ?
L'Union européenne compte 11 IGP sur le sel. L'île de Ré est la troisième à l'obtenir en France, après Guérande et Salies-de-Béarn.
Voir aussi
Le sel de Salies-de-Béarn IGP
09 février 2023Alimentation
Infographie - Les signes officiels de la qualité et de l'origine
28 mars 2023Signes de qualité et de l'origine
AOP, IGP : tout savoir sur les signes de qualité européens
20 juin 2022Alimentation