Muriel Landat-Pradeaux : « Dans la viticulture, il y a plein de métiers »
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À la tête d’un domaine viticole de 30 hectares en Dordogne, Muriel Landat-Pradeaux transmet son engagement quotidien pour développer des produits de qualité et initier les curieux à l’art de la viticulture.
Ingénieur environnement de formation, Muriel Landat-Pradeaux a travaillé pendant dix ans dans le milieu industriel. En 2011, elle décide de revenir aux sources : le domaine familial. Pour approfondir ses connaissances en œnologie et viti-viniculture, elle suit une formation de deux ans à Bordeaux Sciences Agro, puis poursuit son apprentissage sur la propriété. C’est en 2018 qu’elle succède à son père en prenant la gérance du Domaine du Siorac, dans sa famille depuis 1818.
Valoriser des produits de qualité
À la tête d’une équipe de 6 personnes, Muriel Landat-Pradeaux accorde un intérêt particulier à la communication et à la commercialisation de ses productions. Sa stratégie commerciale se traduit notamment par l’ouverture des portes du domaine pour encourager la vente directe.
Muriel mise sur une production de qualité : le domaine est certifié « Haute valeur environnementale » depuis 2018, et après une conversion de 3 ans, la récolte 2020 est la première à bénéficier du label AB (Agriculture biologique) : « C’est l’aboutissement de beaucoup de réflexion, de travail, d’échanges avec des vignerons qui se sont convertis par le passé, et d’investissement dans du
matériel. »
La clef de la réussite réside également dans la diversification des productions, dont elle est fière : « On produit du vin de Bergerac et de l’IGP Périgord, dans toutes les couleurs : en blanc sec, blanc moelleux, rosé, rouge, mais aussi du jus de raisin blanc, pétillant, et du
Verjus ». Cette gamme de produits relativement large garantit l’accès à plusieurs circuits de distribution - professionnels, particuliers - permettant de faire face aux périodes de crise.
Transmettre sa passion
Animée par un métier qui la passionne, Muriel Landat-Pradeaux aime transmettre. Sa devise : communication et pédagogie.
« Il faut aller au bout du produit : bien sûr on est là pour planter de la vigne, faire en sorte d’avoir de bons raisins avec une excellente qualité, les transformer en un bon produit, mais c’est aussi d’expliquer notre métier. On travaille beaucoup autour de l’œnotourisme, donc on reçoit des particuliers, des familles, des groupes, et on a à cœur de leur montrer que c’est un beau métier. »
Elle a d’ailleurs développé une offre d’œnotourisme sur son domaine où elle accueille le grand public, présente son métier, explique les techniques de récolte du raisin et de sa vinification et organise des activités : chasses au trésor, pique-niques vignerons, et visites du domaine sous forme de randonnée.
« Il faut savoir donner envie aux générations futures et aux femmes de travailler en milieu rural en leur montrant que dans notre métier, il y a plein de métiers. »
Son conseil aux jeunes générations qui souhaiteraient s’orienter vers les métiers de la viticulture ?
« Aller à la rencontre des vignerons et vigneronnes. Ce sont des métiers où l’on ne compte pas ses heures, il faut prendre des risques, faire face à des aléas climatiques … On bouge aussi beaucoup, il faut aimer aller à la rencontre des gens, sur le territoire, en France ou à l’étranger. Enfin, il faut savoir ce que l’on veut : comment travailler son produit, auprès de qui le distribuer et de quelle manière. »
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