Lucie Gantier, le bien-être animal et les poules pondeuses
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Lucie Gantier est avicultrice en Vendée. Depuis août 2019, elle élève 15 000 poules pondeuses de plein air, une condition incontournable à son projet où le bien-être animal tient une place primordiale. Son parcours, son installation, ses motivations… Retour sur la concrétisation de sa reconversion professionnelle.
Quels ont été les éléments déclencheurs pour vous lancer dans l’élevage ?
Après une licence de philosophie et deux masters, j’ai enseigné pendant cinq ans dans une Maison familiale et rurale (MFR). C’est dans ce cadre que j’ai visité de nombreuses exploitations agricoles pour le suivi des stages des jeunes.
Puis, je suis devenue maman. Mon conjoint est agriculteur depuis 2009. En reprenant l’exploitation familiale, il s’est concentré sur les cultures de céréales et a arrêté l’élevage laitier. Les dernières années ont été assez compliquées avec l’alternance des sécheresses et des inondations. C’est ainsi qu’est né notre projet familial pour redynamiser le site.
Comment êtes-vous arrivée à l’aviculture ?
L’élevage me plaisait déjà. Petit à petit, je me suis dirigée vers la volaille. Je me suis découvert des affinités avec la poule et le poulet, c’était quelque chose qui me parlait. J’ai eu un coup de cœur pour la pondeuse : la durée d’élevage est plus longue, ce qui laisse du temps pour construire une relation avec les animaux, et on part d’un produit que donne la poule. L’œuf est un produit de base qui mérite beaucoup d’attention. En le regardant, on apprend beaucoup d’informations sur les conditions d’élevage de la poule. Chaque jour, je suis attentive aux œufs, à leur texture, à ce qu’ils peuvent raconter.
Comment s’est déroulée votre installation ?
La condition principale était que mes poules aillent dehors. Elles peuvent gratter la terre, profiter du parc de six hectares.
Je mène une réflexion autour de l’agroforesterie afin de perfectionner leur espace, afin qu’elles puissent s’abriter sous de petits arbres fruitiers, comme le poirier ou le pommier. C’est nécessaire pour le bien-être des animaux et qu’elles se sentent en sécurité.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Le lien avec les animaux est fondamental. Ce que j’aime aussi, c’est le lien avec la biodiversité, l’intégration à l’environnement. Depuis que je suis avicultrice, j’ai gagné en qualité de vie, même si c’est un métier qui n’est pas toujours facile. La ferme, c’est un projet de famille. Il y a aussi l’attachement à la terre.
Avec mon expérience professionnelle, j’ai besoin de faire partie de groupes, je n’avais pas envie de m’isoler dans ma ferme. Mon arrivée sur Twitter s’est donc faite naturellement, j’ai commencé par raconter la construction du poulailler. Les Internautes ont adhéré. J’ai alors multiplié les canaux avec un blog et Instagram. Depuis 2019, j’ai également un compte YouTube. Le respect des normes sanitaires ne permet pas d’ouvrir les bâtiments d’élevage au public, alors comment faire découvrir mon métier au grand public ? J’ai eu l’idée de filmer pour démystifier l’élevage, atteindre le plus grand nombre de personnes avec des termes simples, pédagogiques et accessibles à tous.
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