Devenir producteur de banane raisonnée
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Après l'obtention d'un BTSA Développement de l'agriculture des régions chaudes (DARC) au lycée agricole Alexandre Buffon à Baie-Mahault (Guadeloupe), Alexandre suit une licence professionnelle Agronomie, développement rural et entrepreneuriat en milieu tropical (ADRET) au CFAA de la Guadeloupe. Il souhaite reprendre et moderniser l’entreprise familiale (7 hectares en bananes, aviculture et apiculture). Regards croisés sur le métier de producteur de bananes avec Nicole Touvin, son enseignante d'agronomie en BTSA.
À chaque question posée à Alexandre, Nicole Touvin apporte un éclairage de son point de vue d'enseignant.
Pourquoi as-tu choisi de t'orienter vers le métier de producteur de bananes ?
Alexandre : Mes parents sont agriculteurs. Je les ai vu évoluer dans la profession et cela m’a donné envie de reprendre l’activité. J’ai surtout fait le choix de la banane parce que c’est un élément majeur de l’économie guadeloupéenne qui offre de nombreux emplois. Je commencerai par la banane raisonnée et, progressivement, je pourrai me convertir au bio.
Nicole Touvin : « Alexandre est un étudiant particulièrement motivé avec un projet précis. Ce n'est pas toujours le cas. Certains étudiants arrivent avec des projets qui ne sont pas encore bien définis, mais, progressivement, ils dégagent des intérêts pour certains aspects de l’agriculture. D’autant plus que le BTSA DARC ouvre plusieurs pistes d’orientation… »
En quoi cette formation te permet-elle de révéler tes talents ?
Alexandre : Le BTSA m’a apporté des connaissances dans la gestion d’une exploitation agricole avec un élevage, en techniques de production animale, en biologie, en chimie, sur le bien-être animal, sur « produire autrement ». La licence pro est une continuité du BTSA. Elle offre plus de contacts avec la profession, permet l’acquisition d’une expérience qui me sera utile en tant que chef d’exploitation.
Nicole Touvin : « Notre objectif, c'est que les jeunes qui s’installent aient, entre autres, des notions sur l’agroécologie, qu’ils puissent calculer des coûts de production pour faire des choix pertinents. Nous cherchons à développer le goût pour des alternatives à l’agriculture traditionnelle, pour faire autrement en se protégeant des produits de synthèse. Nous leur montrons avec chiffres à l’appui que les alternatives sont rentables. Nous essayons de les motiver autant que possible en multipliant les contacts avec les professionnels du milieu et les anciens étudiants ».
Envisages-tu une formation ultérieure ?
Alexandre : Après la licence pro, je pense être suffisamment outillé pour entrer dans la vie active et reprendre l’exploitation familiale.
Nicole Touvin : « L’étudiant, en fonction de son projet, choisit de poursuivre ou pas une formation. La moitié des titulaires du BTSA poursuivent des études. Et celui qui s’installe peut aussi s’inscrire par la suite dans des formations ciblées pour adultes afin de faire évoluer son métier ».
Comment te vois-tu exercer ce métier dans le monde de demain ?
Alexandre : Je souhaite faire de la diversification (banane / arbres fruitiers) de manière raisonnée. Je pense à la plantation d’arbres fruitiers locaux (abricotier-pays, cerisier) qui demandent peu d’entretien et qui pourront, en même temps, profiter aux abeilles. Pour la banane, j’aimerais parvenir à une production de qualité, labellisée. L'enjeu, pour moi, ce sera d’adapter la production au marché et aux contraintes de l’exploitation.
Nicole Touvin : « Nous sommes régulièrement sollicités pour des offres d’emploi dans certains secteurs du métier (conseiller technique, inséminateur, conseiller d’élevage...). J'incite ceux qui s’installent à faire de la qualité et, si possible, du bio parce que la demande est forte, mais aussi pour maintenir la santé des professionnels déjà exposés à certaines pollutions. En Guadeloupe, ce sont près de 250 agriculteurs qui sont passés au bio, avec une dynamique très positive sur le secteur ».
Consulter la liste des établissements qui proposent cette formation.
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