Comportements alimentaires : "Penser l'offre de demain et répondre aux attentes des consommateurs"
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Dans le cadre du Contrat de la filière alimentaire, le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt et ses partenaires (Ania, CGAD, CGI, Coop de France, FCD et FranceAgriMer) ont souhaité une étude prospective "Comportements alimentaires 2025" visant à mieux comprendre et anticiper l’évolution des tendances alimentaires des consommateurs français. Interview de Catherine Chapalain, Directrice générale de l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA).
L’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA) représente et accompagne les entreprises du secteur agroalimentaire de France, soit plus de 16 000 entreprises dont 98% de TPE-PME. Elle rassemble 18 fédérations nationales sectorielles et 23 associations régionales.
Catherine Chapalain : "Le digital va donner de plus en plus de pouvoir au consommateur"
Quel est l'intérêt de l'étude "Comportements alimentaires 2025" pour le secteur des industries agroalimentaires ?
L’intérêt d’une telle étude est de penser l‘offre de demain pour mieux répondre aux attentes et demandes des consommateurs, dans le respect du tissu économique français et des enjeux environnementaux. Les 98% de PME/TPE ne disposent pas toujours des outils, des moyens pour appréhender la consommation de demain : or, cette approche prospective est déterminante pour prendre les bonnes décisions d’investissement, d’innovations etc.
Pour répondre au besoin de nos PME/TPE, le groupe de travail "Relations" au sein de la filière, a mis en place un comité de pilotage pour la réalisation d'une étude prospective sur le consommateur alimentaire français à l'horizon 2025. L'étude est conçue comme un outil pratique pour les industriels, notamment les TPE/PME, en faisant appel à des prévisions économiques étayées, ainsi qu'à des études sociologiques et comportementales des consommateurs. Il s’agit de permettre aux entreprises d'adapter leur vision stratégique pour tenir compte des évolutions prévisionnelles de la demande par secteur. Pour autant il ne vise pas à répondre aux besoins individuels et spécifiques de chaque entreprise.
Cette étude s’inscrit dans les travaux que l’ANIA a mené auprès des consommateurs comme le baromètre « Les Français et l’alimentation » publié tous les deux ans (le prochain sera édité en juin 2017), l’observatoire "Société et consommation" (OBSOCO) du rapport à la qualité alimentaire réalisé en partenariat avec la FCD notamment, ou encore la grande consultation citoyenne que nous avons menée en 2016 et qui a recueilli près de 9 000 avis de consommateurs-citoyens. L'étude sur les comportements alimentaires 2025 confirme, dans ce cadre, l’évolution des attentes des consommateurs et la nécessité de créer un Nouveau Pacte Alimentaire entre ceux qui produisent et ceux qui consomment.
En savoir plus sur le Pacte Alimentaire de l’ANIA
Que révèle cette étude sur le développement du digital et des nouvelles tendances de consommation ?
L’histoire de l’alimentation est avant tout l’histoire d’une adaptation permanente de notre nourriture aux modes de vie, aux mouvements de populations, aux nouveaux besoins, à l’utilisation des découvertes et des nouvelles technologies. C’est aussi une histoire forte de tradition et de savoir-faire, la recherche de toujours plus de goût, de qualité et d’une conservation toujours plus efficace.
On voit que l’urbanisation des modes de vie créé deux tendances complémentaires qui peuvent apparaître contradictoires mais qui ne le sont pas. Un souhait d’une part de disposer d’une offre prêt-à-manger, facile à préparer afin de gagner du temps. Le développement des services de livraison à domicile s’ancre dans ce besoin. D’autre part, une envie à d’autres moments de consacrer davantage de temps à préparer son repas maison, à se réapproprier les aliments. Les deux tendances coexistent chez le consommateur.
Une autre évolution majeure des 20 dernières années et qui se poursuit est le développement du digital. C’est une véritable révolution qui donne davantage de pouvoir aux consommateurs. Cela change la manière de s’informer, de recueillir des avis d’autres consommateurs, d’acheter, de consommer et d’interpeller les marques et les enseignes. Cela modifie significativement la relation entre les producteurs et les consommateurs. Tout devient comparable plus rapidement. Aux entreprises d’adapter les modalités de ce dialogue afin de répondre au mieux aux nouvelles attentes et aux nouveaux usages de leurs consommateurs...
En savoir plus sur l'étude "Quels comportements alimentaires en 2025?"
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