Atelier Argoat : l'économie circulaire au service de la qualité de l'Andouille de Guéméné
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L’andouille de Guéméné a fait la renommée de l'Atelier de l'Argoat situé à Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine). Quand Joël Tingaud rachète l'entreprise en 2004, il s'engage dans un processus de transformation radicale - économie circulaire, efforts sur la qualité, stratégie de responsabilité sociale -, tout en gardant un lien fort avec sa clientèle. Après 15 ans d’exercice, les résultats sont là : un chiffre d’affaire multiplié par deux, un effectif global passé de 39 à 85 salariés.
« II fallait redonner du sens, renouer avec une logique durable et répondre à l’attente de nos clients », explique Joël Tingaud. À son arrivée, il sent qu’il est nécessaire de se poser les bonnes questions en matière de gouvernance globale de l'entreprise, sans transiger à aucun moment sur la qualité des produits. L'atelier Argoat est sur un marché de niche, il doit continuer à produire en préservant une qualité irréprochable.
Recycler les coproduits, mieux gérer les déchets
Très vite s’est imposée l’idée de revoir les process de fabrication dans une logique d'économie circulaire. Désormais, la graisse des chaudins de porcs - générée lors processus de fabrication des andouilles - est récupérée et transformée notamment pour alimenter les chaudières en biocombustibles.
Par ailleurs, la vapeur d’eau produite par les chaudières est utilisée, permettant de réduire de 25% la facture d’électricité.
Partant du principe que le bon déchet est celui qu’on ne produit pas, l’entreprise a réussi à mettre en œuvre un système économe et circulaire beaucoup moins coûteux qu'auparavant. Mais à aucun moment dans cette mutation, il n’a été question de remettre en cause la qualité de fabrication de l’andouille.
Une andouille de Guéméné fumée naturellement
Conscient de l’exigence croissante du consommateur, l’andouille de Guéméné continue à être fabriquée traditionnellement. Elle est fumée naturellement sans être noircie artificiellement. De plus, elle est sans ajout de sels nitrités depuis 5 ans déjà.
Tout a été mis en œuvre progressivement pour éliminer « tout ce qui pouvait être contraire à l’intérêt de l’entreprise ». Dans cette stratégie, Joël Tingaud a privilégié la qualité de production à une augmentation de la quantité, au risque parfois que l’entreprise soit confrontée à une pénurie de l’offre.
Cette volonté de vérité, de proximité et de transparence vis-à-vis du consommateur, s’accompagne de la nécessité « de réinventer le logiciel du discours qu’on lui tient », explique Joël Tingaud. L’objectif étant de faire accepter à la clientèle, « une andouille naturelle et saine, quitte à paraître plus grise dans l’assiette ».
Des salariés fiers de leur production et de leur entreprise
Ces efforts conjugués sur la qualité et l’environnement s'accompagnent de la volonté de doter l’entreprise d’une réelle stratégie de responsabilité sociétale qui replace le salarié au cœur du processus. Après avoir constaté une baisse significative des accidents du travail, Joël Tingaud, désormais accompagné de ses deux fils, a souhaité améliorer le cadre de vie de ses salariés. Il favorise les programmes sportifs ou le soutien à des actions de reforestation. Il pense même au mécénat, développant par de petits gestes le sentiment d’appartenance à l’entreprise et suscitant chez les employés, l’envie et la fierté de défendre la production.
Pus d'informations sur le site de L'atelier Argoat
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