Table ronde "Agriculteurs, acteurs du climat" lors du Salon international de l'agriculture 2022
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03 mars 2022 Info +

#SIA2022 : l’agriculture française, pilier de la neutralité carbone

La France s’est dotée d’un objectif clair et ambitieux dans sa stratégie nationale bas carbone : la neutralité carbone en 2050. À l'occasion du Salon international de l'agriculture, le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a organisé une table ronde en présence de Éric Zunino (DGPE), Thierry Caquet, directeur scientifique environnement d'INRAE, Jean-Baptiste Dolle (IDELE), François Mandin (APAD), Marie-Thérèse Bonneau, présidente de FCAA et Arnaud Leroy (ADEME).

Cette table ronde était l'occasion de rappeler que la stratégie carbone repose sur deux leviers principaux et complémentaires : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le stockage du carbone.

En France, l’agriculture émet 19% des gaz à effet de serre (GES), derrière le secteur des transports (31% des émissions). Cependant, le secteur agricole présente la particularité d’être à la fois émetteur de gaz à effet de serre tout en étant capable de stocker du carbone dans les sols et la biomasse. En effet, après les océans, les matières organiques du sol constituent le plus grand puits de carbone, devant la biomasse des végétaux et de la forêt. Ainsi, l’agriculture constitue un maillon essentiel de la stratégie nationale de neutralité carbone d’ici 2050. Cette stratégie de neutralité carbone repose sur deux leviers :

  • Réduire les émissions de l’ensemble des gaz à effet de serre c’est-à-dire le dioxyde de carbone (CO2) mais aussi le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O) qui concernent particulièrement le secteur agricole ;
  • Augmenter les puits et leur capacité à stocker du carbone.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

L’un des premiers leviers qui permet d’accéder à la neutralité carbone est la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, de nouvelles pratiques dans le secteur de l’agriculture sont utilisées telles que la gestion adaptée du bétail et des terres cultivées ou encore la diminution de la consommation d’énergie.

Augmenter les puits pour stocker le carbone

Le secteur agricole peut stocker des quantités importantes de carbone grâce aux puits naturels de carbone que sont les sols agricoles, les prairies, les haies et l’agroforesterie. Développer ces puits de carbone agricoles permet de compenser les émissions de gaz à effet de serre incompressibles qui ne peuvent être évitées dans d’autres secteurs économiques.

L’agriculture bas-carbone, l’une des priorités de la Présidence française de l’Union européenne

L’agriculture bas-carbone est l’une des priorités de la France pendant la présidence du Conseil de l’Union européenne. L’agriculture a fait l’objet d’une réunion informelle des ministres de l'agriculture européens le 8 février 2022 à Strasbourg. Les débats ont montré l'intérêt unanime des États membres pour cette démarche, créatrice à la fois de valeur environnementale mais aussi économique pour les agriculteurs, et qui permettra de reconnaître le rôle des agriculteurs dans la lutte contre le changement climatique.

Des programmes d’aides

Il existe des programmes d’investissements qui accompagnent les agriculteurs dans la réduction des émissions de GES : la stratégie nationale protéines végétales, France Relance et le programme « Plantons des Haies » ou encore France 2030 avec 2,8 milliards d’euros dédiés aux transitions agricoles et alimentaires.

Le Gouvernement a lancé en 2019 le Label bas-carbone qui certifie les projets français de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et de séquestration de carbone dans tous les secteurs dont l’agriculture et la forêt. Ce label s’inscrit dans la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC).

Le paquet européen « Ajustement à l'objectif 55 » (paquet Fit for 55)

Il existe également des programmes à l’échelle de l’Union européenne. En 2021, la Commission européenne a publié un ensemble de propositions législatives ayant pour objectif de traduire concrètement l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030, nécessaire pour respecter la trajectoire fixée par l'Accord de Paris. Parmi les 12 propositions législatives qui touchent l’ensemble des secteurs de l’économie figure le développement des puits de carbone.

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