Sélectionner et améliorer les plantes : l’histoire de l’agriculture
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La sélection et la création de nouvelles variétés de plantes sont réalisées par l’Homme depuis les débuts de l’agriculture. Pour cela, il faut observer les plantes, choisir celles qui donneront la meilleure récolte, et précieusement multiplier les meilleures graines. Les gestes se sont professionnalisés et les méthodes se sont modernisées, mais l’idée reste la même depuis l’origine : explorer la formidable diversité du vivant et mettre à profit les caractéristiques les plus intéressantes des plantes pour répondre au mieux aux besoins de la société.
Diversité du vivant
Au fil des siècles, l’Homme s’est attaché à adapter les espèces végétales rencontrées dans la nature pour répondre à ses besoins en termes de diversification, d’adaptation aux situations climatiques et conditions de culture, ou de consommation. Cette sélection a donné naissance à un ensemble de variétés, nom donné depuis le XVIIIe siècle à un sous-ensemble de plantes d’une même espèce présentant des caractéristiques morphologiques communes.
L’adaptation aux terroirs a généré une multitude de variétés locales, fruitières, légumières, horticoles ou agricoles. Ces variétés patrimoniales aux noms évocateurs (blé roux de l’Anjou, carotte de Carentan, prune d’Ente, bonnotte de Noirmoutier, chicorée Tête d’anguille…), ancêtres des variétés actuelles, sont soigneusement conservées par des gestionnaires de collection et des sélectionneurs. Elles font même parfois leur retour sur les étals, à l’initiative de passionnés animés par la volonté de sauvegarder et faire revivre un patrimoine culturel et gastronomique.
Conserver cette diversité est primordial. Les sélectionneurs, dans le travail d’amélioration variétale qu’ils conduisent, doivent pouvoir s’appuyer sur une large palette d’espèces sauvages proches des espèces cultivées pour identifier les caractéristiques les plus intéressantes à conserver (tolérance aux maladies, au stress salin par exemple) et écarter les autres (présence d’épines, amertume, etc.). La préservation de la biodiversité est indispensable au métier de sélectionneur.
Biologie végétale et moléculaire
Les connaissances en biologie végétale se sont progressivement étoffées et ont permis de réaliser des croisements ciblés où le pollen d’une plante mâle est utilisé sur une plante femelle déterminée pour obtenir une descendance alliant les avantages de chacune des deux plantes. Les progrès accomplis en biologie moléculaire ont permis de réduire le temps nécessaire pour obtenir une descendance présentant l’ensemble des critères souhaités grâce à la prédiction des performances via des marqueurs moléculaires.
Malgré l’avancée rapide de la science, les programmes de sélection nécessitent toujours aujourd’hui de nombreuses années : 7 à 20 ans selon les espèces pour aboutir à des variétés intéressantes, entre les premiers croisements réalisés par les sélectionneurs, professionnels (grandes entreprises ou PME) ou amateurs, et l’obtention de variétés nouvelles.