Réseau DEPHY viticulture : des idées en grappes !
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Afin de réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques dans la filière viticole, le dispositif DEPHY suit une grande diversité de systèmes sur l’ensemble du territoire. Différents leviers ont été mis en œuvre (biocontrôle, désherbage mécanique, allongement des rotations…) et les premiers résultats sont là.
Le dispositif DEPHY a été constitué dès 2009 dans le cadre du plan Écophyto. Il repose sur un ensemble d’exploitations réparties sur tout le territoire français, volontaires pour expérimenter et soutenir des systèmes plus économes en produits phytosanitaires et performants sur les plans économique, social et environnemental. À l’heure actuelle, 1 900 exploitations, réparties en 6 filières, sont engagées dans ce dispositif. Et la filière viticulture n’est pas en reste, grâce à l’implication de nombreux acteurs.
Un réseau représentatif du vignoble français
Le réseau FERME DEPHY viticulture regroupe 347 systèmes de culture conduits au sein de 335 exploitations. Cette diversité permet d’étudier un panel représentatif de la diversité biologique et géographique de la filière viticole française :
- 27% des exploitations suivies sont situées sur la façade atlantique ;
- 32% dans la région méditerranéenne ;
- 41% dans les régions septentrionales (Bourgogne, Loire, Champagne, Savoie...).
80 cépages différents sont observés, que ce soit dans des systèmes d’agriculture biologique (13% des exploitations) ou dans des systèmes d’agriculture conventionnelle (87%). L’intérêt ? Observer et inciter, dans les conditions réelles des exploitations agricoles, l’évolution des pratiques des viticulteurs face à de nombreux enjeux environnementaux et économiques.
De réels impacts sur les changements de pratiques
À leur entrée dans le réseau DEPHY en 2010, les exploitations viticoles avaient essentiellement recours aux fongicides (80 à 90% de leur Indice de fréquence de traitement – IFT- cet indicateur mesure l’intensité du recours aux produits phytopharmaceutiques). Dans une moindre mesure, l’utilisation des insecticides et les herbicides était également ancrée dans certaines pratiques.
Pour faire évoluer ces pratiques, plusieurs leviers ont été utilisés, notamment :
- les opérations d’effeuillage pour ôter une partie des feuilles au niveau des grappes et ainsi aérer les fruits pour améliorer leur état.
- les actions de désherbage mécanique, d’enherbement naturel maîtrisé et d’enherbement semé pour réduire l’usage des herbicides. À l’échelle nationale, 75% des fermes DEPHY viticoles ont mis en place des techniques de désherbage mécanique.
- les solutions de biocontrôle comme la confusion sexuelle : des phéromones sexuelles sont diffusées à proximité des vignes pour désorienter les ravageurs naturels.
Grâce à ces différentes actions qui ont été menées de façon adaptée en fonction des spécificités des systèmes et de leur localisation, les exploitations du réseau DEPHY ont diminué d’au moins de 12% en moyenne leur IFT entre leur niveau initial et 2014.
Un résultat d’autant plus concluant que les millésimes 2012 et 2013 ont été marqués par des accidents climatiques et physiologiques importants (grêle, coulure). Des conditions qui ont favorisé le développement des bioagresseurs, notamment les maladies cryptogamiques.
En 2013, soit après trois ans d’observation :
- 85% des agriculteurs participant au dispositif avaient utilisé de nouvelles techniques d’optimisation de la lutte chimique, comme l’amélioration de la pulvérisation ou encore l’utilisation d’outils d’aide à la décision,
- 70% d’entre eux avaient introduit de nouveaux leviers alternatifs pour mieux lutter contre les bioagresseurs (notamment les maladies et les ravageurs).
Le réseau DEPHY reposant sur les initiatives locales et les échanges de bonnes pratiques porte donc ses fruits. Il doit à présent diffuser ces résultats et inciter le plus grand nombre à adopter les techniques éprouvées au sein des exploitations engagées.
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