Rentabilité et débouchés pour les élevages de porcs bio
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« L’élevage de porcs bio affiche une belle rentabilité, avec des prix élevés et contractualisés par l’aval sur dix ans ». Témoignage d’Hervé Longy, président de la Fédération des éleveurs bio et directeur de l’exploitation du lycée agricole de Naves en Corrèze.
L’élevage de porcs bio s’installe doucement dans le paysage agricole français : en 2016, l'Agence Bio recense plus de 700 élevages sur le territoire (naisseurs, naisseurs-engraisseurs et engraisseurs), soit une croissance de 9% en un an. Une offre encore loin de combler la demande : l’élevage de porcs bio – à peine 1% du cheptel de porcs français –, ne suffit pas à alimenter une demande toujours en croissance. « La consommation en viande de porc bio s’inscrit dans une vague durable. Elle est recherchée par toutes les enseignes de distribution. Transformateurs et distributeurs sont ainsi prêts à proposer aux producteurs des contrats de dix ans avec des prix élevés pour sécuriser leur approvisionnement » analyse Hervé Longy, administrateur de la coopérative de viande bio le Pré vert et président de la Fédération des éleveurs bio de France. « Il y a une réelle demande en porc bio. Notre coopérative, qui abat 25 porcs par semaine en aurait besoin de 150 pour satisfaire la demande locale !»
Un élevage de porc bio très rémunérateur
Hervé Longy est également responsable de l’exploitation du lycée agricole de Nave et conduit un élevage de porcs converti au bio. « En passant au bio, nous avons multiplié de 2,5 fois la marge de notre élevage. Le porc bio est très rémunérateur : il est vendu à 3,6 €/kg contre 1,50 €/kg en Conventionnel… Quel que soit le système, la charge de l’alimentation animale représente les 2/3 du prix de vente. Il reste donc ainsi 1,2 €/kg en bio contre 0,50 €/kg en conventionnel du kg Carcasse ». La dynamique est là : autour de l’élevage bio du lycée, en Nouvelle-Aquitaine, une dizaine de projets d’installation voient déjà le jour.
Une demande qui cherche son offre !
Le marché du porc Bio est estimé à près de 200 millions d'euros en 2016. Son développement est freiné par le manque de disponibilités. Depuis 2012, la consommation de viande de porc bio et de charcuterie bio a augmenté de près de 15%, avec une tendance à stagner ces dernières années face au déficit d'offre tant au niveau national qu'européen. Plus de 90% des produits de porcs bio consommés en France sont d’origine France, les importations étant estimées en 2016 à 2% concernant la viande porcine bio et 9,7% pour la charcuterie-salaison bio.
Source : estimations Agence BIO / ANDI 2017
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