Renforcer l’appui de l’OMSA aux services vétérinaires grâce aux technologies du numérique et de la génétique
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Le développement des outils numériques permet de grandes avancées pour la production, le partage et l’exploitation de données sur les pathogènes et les vecteurs. Au-delà de ces progrès, notamment génétiques, qui génèrent des précisions sanitaires d’une grande importance pour les services, le numérique a révolutionné nos modes de communication et nous permet de mieux gérer ensemble, au niveau d’un territoire ou d’une région, l’expertise et l’administration de nos contrôles.
La détection et la prévention et la lutte contre les maladies facilitées par des outils performants et des compétences partagés
Les services vétérinaires pourraient désormais bénéficier, grâce à une coordination de l’OMSA, de nouveaux moyens pour renforcer l’efficacité de la détection, de la surveillance et la lutte contre les maladies avec :
- Une caractérisation plus précise et à coûts mutualisés des pathogènes :
Un séquenceur génétique est très coûteux. Chaque pays devrait pouvoir disposer, par mutualisation d’outils placés dans les laboratoires référents de l’OMSA et cofinancés par des fonds de modernisation et mutualisation, du séquençage génétique des pathogènes. Il permet de différencier les souches circulantes dans les différents territoires, et de déterminer la capacité de ces souches à franchir les barrières d’espèces.
- Des données de surveillance partagées incluant des photos des lésions, des identifications de souches et sérovars de pathogènes, des informations sur leurs résistances aux traitements pour une surveillance au plus près du terrain :
Les éleveurs, les vétérinaires et les communautés sentinelles peuvent contribuer à la surveillance grâce à des outils numériques simples comme le téléphone portable associé à des applications à l’exemple de la télémédecine ou télé-expertise. Les émissions de signaux permettent une détection précoce ainsi qu’une analyse épidémiologique de la situation.
Une plateforme numérique d’échange intégrant les symptômes et informations génétiques sur les pathogènes circulant doit permettre à chaque service national d’éditer en temps réel une carte de situation sanitaire à partager avec ses vétérinaires de terrain – ainsi incités à y contribuer – et les collègues des services vétérinaires frontaliers. De telles informations concernant les zoonoses pourront faire l’objet de réunions de travail concerté entre les services vétérinaires et les services de la santé publique humaine, plaçant dans tous les pays les membres de l’OMSA au cœur de la construction du concept « Une seule santé ».
La caractérisation des pathogènes et des vecteurs, combinée aux échanges numériques, devrait permettre de renforcer la surveillance des résistances des bactéries aux antibiotiques mais aussi les résistances des vecteurs et des parasites aux solutions de traitement, sujets de préoccupation majeure.
Un approvisionnement pertinent en médicaments, vaccins et réactifs
Avec un suivi en temps réel des souches et de leurs passages sur de nouvelles espèces, les producteurs de vaccins, anti-infectieux et kits diagnostics pourraient anticiper les besoins des services vétérinaires et des organisations professionnelles agricoles pour leur pays. Cela implique une mise en relation étroite entre les industries pharmaceutiques productrices et la demande, que l’OMSA pourrait favoriser. Les capacités de production dans les différentes régions ou sous-région pourraient alors être repensées pour répondre à l’attente des régions en matière de souveraineté sanitaire.
La digitalisation des services vétérinaires contribue au renforcement de leur attractivité
La digitalisation des services doit s’accélérer, avec des financements et un partage de solutions numériques des pays qui en disposent. Elle devrait permettre une remontée rapide des informations pour adapter les analyses de risque et les moyens avec un accès aux compétences d’experts. La notion « d’epidemic intelligence » pourrait être développée par les membres de l’OMSA. Des exercices de gestion de crise pourraient être développés de façon conjointe avec l’OMS.
La digitalisation doit aussi permettre de partager entre les services locaux et nationaux une plate-forme de certification numérique sur le modèle d'e-phyto porté pour les végétaux par la CIPV et la FAO. Une telle capacité au service d’un meilleur dialogue avec les acteurs du concept « une seule santé » renforcera le maillage des services d’État et augmentera l’attractivité du métier d’inspecteur auprès des jeunes vétérinaires et techniciens.
L’OMSA doit poursuivre son appui aux services vétérinaires du monde entier en matière de formation numérique en développant l'usage des webinaires et du e-learning en particulier pour les points focaux. De même le réseau des laboratoires de références et des centres collaborateurs pourraient dispenser, par des webinaires courts et répétés, les nouvelles méthodes d’analyses et informations scientifiques et techniques.
La dynamisation, voire le renforcement, du réseau des centres dédiés à l’économie de la santé est à poursuivre compte tenu de l'importance de disposer d'analyses coûts-bénéfices de nos politiques de santé animale. Enfin, l’OMSA pourrait constituer un réseau d’experts à solliciter sous forme de help-desk pour un appui technique aux membres.
L’innovation doit être au cœur du projet stratégique de l’OMSA, les normes doivent l’intégrer et nous devons être collectivement vigilants à ce que les normes ne brident pas le développement et le déploiement de l’innovation au service de la santé animale et d’une production agricole durable.
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