Quand bovins et équins cohabitent sur le même pâturage
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Face à la baisse de production de chevaux de trait dans sa région, le syndicat des chevaux de trait du Rhône a décidé de mener un projet de mixité d'élevage. L'objectif ? Favoriser le bien-être animal tout en réduisant les coûts de production. Présentation de cette technique ancestrale qui revient en force.
Une technique ancestrale
Largement répandu auprès des éleveurs il y a quelques décennies, le co-pâturage revient au goût du jour. « La production des équins, et plus particulièrement des chevaux de trait, connaît une chute depuis une vingtaine d'années. L'élevage a diminué après avoir connu un essor à la sortie de la Seconde Guerre mondiale », explique Magali Bogaert, chargée de mission à la Société française des équidés de travail (SFET). « La disparition de la mixité d'élevage bovin-équin provient en grande partie de ce facteur. »
Une gestion optimisée du pâturage
L'alliance chevaux-vaches dans les prairies comporte divers atouts sur le plan financier. Ces deux espèces herbivores ont des comportements alimentaires variés. Alors que les chevaux sont friands de jeunes pousses d'herbe, les vaches préfèrent les fourrages. Ainsi, les chevaux mangent les refus des vaches et vice versa. « Les équins mangent au ras » précise Magali Bogaert. « Il y a moins d'action mécanique pour couper les refus des animaux puisqu'ils se complètent dans l'utilisation des ressources herbagères ».
Le potentiel des pâturages est donc optimisé et permet des avantages économiques dans la mesure où l'éleveur ne doit pas acheter de nourriture pour ses bêtes ni entretenir la parcelle.
Par ailleurs, le recours au co-pâturage permet de favoriser l'autonomie financière des exploitations ainsi qu'une certaine souplesse dans la gestion de l’entreprise dans la mesure où la diversification des productions minimise les risques liés aux variations de prix.
L'élevage mixte, l'une des astuces en faveur du bien-être animal
Selon Magali Bogaert, les vaches sont apaisées par la présence d'un cheval dans la prairie, et l'équin tirerait les mêmes bénéfices de cette cohabitation. Parmi les autres avantages de cette technique, l'experte en co-pâturage souligne que la sérénité des animaux facilite la gestion du troupeau : « Lorsqu'un éleveur souhaite déplacer ses vaches, il peut simplement prendre le cheval au licol et les bovins suivront. » Des synergies se développent ainsi entre les deux espèces herbivores. Une cohabitation bénéfique aussi bien pour ses occupants que leurs propriétaires.
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