Acheter un cheval : mode d'emploi
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Vous avez des envies de galoper sur votre propre monture ? Si 83 500 transactions équines ont été enregistrées en France au cours de l'année 2014*, l'achat d'un cheval n'en demeure pas moins un acte à ne pas prendre à la légère. Il engage autant le vendeur que l'acheteur. Voici les conseils, en 7 étapes-clés, de Philippe Lassalas, docteur vétérinaire et expert équin, pour réussir son achat.
1. Bien identifier ses besoins
Avant toute chose, prenez le temps de définir précisément l'usage auquel sera destiné le cheval. Est-ce le loisir, le sport, l'élevage, les courses… ? Il existe une multitude d'activités équestres – une vingtaine – et, pour chacune d'entre elles, correspond un type de cheval en particulier. Si rien n'empêche un néophyte de se lancer dans l'achat d'un cheval, un certain niveau équestre (galop 5 minimum) et plusieurs années d'équitation derrière soi sont néanmoins fortement conseillés.
2. Trouver le bon cheval
Pour trouver le cheval de vos rêves, plusieurs circuits de commercialisation s'offrent à vous : le marchand professionnel, le moniteur d'équitation, l'éleveur professionnel, le particulier... Le moyen de repérage le plus fréquent reste celui des petites annonces des sites Internet et des revues spécialisés. Vous pouvez aussi vous adresser à la Chambre syndicale du commerce des chevaux de France ou bien à des associations spécialisées. Mais n'achetez pas sans avoir sollicité un essai !
3. Essayer plusieurs fois l'animal
Une fois le candidat idéal repéré, il est essentiel d'essayer le cheval pour vérifier son adéquation avec l'usage auquel on le destine. Plusieurs essais sont même nécessaires pour appréhender le comportement du cheval et ses réactions, notamment en le mettant en situation dans laquelle il sera amené à être après l'achat. Il est préférable de vous faire assister par un spécialiste, par exemple un cavalier professionnel qui a l'expérience dans la discipline équestre que vous souhaitez pratiquer.
4. Se mettre d'accord sur un prix
Les essais sont concluants ? C'est le moment de convenir d'un prix. Si vous n'avez aucune idée des tarifs pratiqués, renseignez-vous auprès de professionnels ou consultez les sites Internet de l'Institut français du cheval et de l'équitation (Ifce) et de l'Institut du droit équin, ils fourmillent de conseils pratiques et réglementaires. Enfin, n'oubliez pas de prendre en compte le coût de l'entretien du cheval, qui peut aller de 5 000 à 10 000 € par an, entre la pension, les soins, le matériel, la ferrure, les leçons d'équitation ou les engagements aux concours. En tant qu'acheteur, vous avez une responsabilité vis-à-vis de votre animal, notamment par rapport aux futurs soins à engager.
5. Demander une visite d'achat
Avant l'achat, même si cela n'est pas obligatoire, il est vivement recommandé de faire examiner le cheval par un vétérinaire équin à l'occasion d'un examen spécifique : la visite d'achat ou l'expertise d'achat. Il s'agit d'un constat de l'état de santé de l'animal au moment de la transaction. Cette visite comprend trois étapes :
- L’identification de l'acheteur, du vendeur, des éventuels intermédiaires à la vente et, bien sûr, du cheval, de ses usages passés et futurs, de ses antécédents sportifs et médicaux. Sachez que le vendeur a une obligation d'information vis-à-vis de l'acheteur et du vétérinaire. Il doit les informer des éléments déterminants pour que vous puissiez acheter en toute connaissance de causes.
- L'examen clinique systématique :
- un examen statique avec l'auscultation des grandes fonctions vitales (cardiaque, respiratoire, digestive, bouche et dents, vue…), puis l'examen visuel et par palpations permettant d'apprécier la morphologie, la conformation et les aplombs ;
- un examen dynamique, c'est-à-dire en mouvement (pas, trot et galop), qui peut être complété par un examen monté. Le vétérinaire procède ensuite à des tests locomoteurs afin de déceler des zones de douleur éventuelles. - Les examens complémentaires facultatifs mis en œuvre à la demande de l'acheteur en fonction du prix du cheval et de son usage : radiographies spécifiques, échographies des tendons, analyses sanguines, endoscopie des voies respiratoires, recherche de résidus médicamenteux…
À l'issue de la visite d'achat, le vétérinaire va établir une conclusion, dont la nature n'est pas d'être en faveur ou en défaveur de l'achat. Son rôle est de vous informer du degré de risque que vous prenez en regard des constatations et de la connaissance que le vétérinaire a de la tolérance des anomalies constatées. Il est préconisé d'attendre sa réception avant de prendre votre décision.
6. Rédiger un contrat de vente
Maintenant que vous êtes prêt(e) à conclure l'achat, ne faites pas l'impasse sur la rédaction d'un contrat de vente détaillé. Négliger cette étape peut-être préjudiciable aussi bien au vendeur qu'à l'acheteur, notamment en cas de litige. Ce contrat permet, entre autres, de préciser les garanties dont vous bénéficierez ainsi que les dispositions selon lesquelles les garanties légales concernant la vente des animaux trouveront à s’appliquer (en cas de maladie contagieuse, de vice du consentement, de vices rédhibitoires, de vices cachés ou de défaut de conformité). Si le contrat est rédigé avant la visite d'achat, une clause de réserve peut être ajoutée.
7. Finaliser la transaction
Au moment de l'achat, le vendeur doit vous remettre avec l'animal ses documents officiels : le document d’identification incluant ses origines, son signalement et ses vaccinations, et la carte d'immatriculation indiquant le nom du propriétaire du cheval. En tant que nouveau propriétaire responsable – et heureux ! – d'un cheval, vous avez ensuite un mois pour déclarer la transaction auprès du service SIRE (Système d’information relatif aux équidés) de l'Ifce.
* Chiffres Ifce 2016
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