Protéines végétales : des éleveurs de Loire-Atlantique s’engagent dans la production de légumineuses
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En Loire-Atlantique, une vingtaine d’éleveurs se sont engagés dans la culture de protéines végétales, environ 20 hectares au total. Cette action collective s’inscrit depuis 2017 dans la démarche des Projets alimentaires territoriaux (PAT) : diversifier l’offre alimentaire des habitants.
Déjà engagés en agriculture biologique, conscients de l’urgence climatique, de la nécessité de préserver les ressources naturelles et des enjeux de santé humaine, ces éleveurs forment en 2020 le collectif - accompagner la diversification des productions et des débouchés -, reconnu par le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE), afin de faire évoluer leur exploitation dédiée à l’élevage bovin (lait et viande) ou de volailles.
« Chaque éleveur a consacré 5 hectares, parfois moins, de son exploitation à la culture de lentilles, pois chiche, haricot sec, mais aussi de céréales (blé ancien, millet), d'oléagineux (cameline) et autres plantes à fort intérêt écologique et nutritionnel (sarrasin, chanvre) », explique Pauline Rio, Animatrice du GIEE au Centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (Civam44).
Ces plantes, notamment la lentille, structurent le sol et apportent de l’azote, un élément essentiel pour la fertilité du sol. La lentille est cultivée avec de la cameline qui lui sert de tuteur et dont ses graines sont riches en huile. Le millet était historiquement semé en Vendée et le sarrasin en Bretagne. Des cultures rustiques, bien adaptées au terroir de l’estuaire de la Loire.
Un changement progressif sur les exploitations
Le Centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (Civam44) accompagne les agriculteurs à intégrer ces nouvelles productions de façon durable dans le temps, adaptées aux systèmes d’élevages du département Loire-Atlantique.
« Constituer un GIEE permet d’échanger sur les pratiques culturales et de s’unir pour organiser et commercialiser avec une juste rémunération ces nouvelles productions. Elles sont distribuées via les circuits de vente locaux et dans la restauration collective dans le cadre des Projets alimentaires territoriaux (PAT) de la Communauté de communes d’Erdre et Gesvres, de Nantes Métropole et du Pays de Retz. L’objectif est de fournir une alimentation de qualité pour tous », indique Pauline Rio.
Ainsi, sur 9 tonnes de lentilles produites en 2020, la moitié est proposée à la restauration collective.
Protéines animales, protéines végétales : l’équilibre est dans l’assiette
Le GIEE, avec l’appui du Groupement des agriculteurs biologiques de Loire-Atlantique (Gab44), réalise avec les acteurs de la restauration collective un travail de réflexion afin d'intégrer plus de protéines végétales dans l’assiette et réduire la consommation de viande : comment développer de nouvelles recettes ? Comment s’approvisionner localement au juste prix ? Quelles sont les contraintes logistiques de chacun : stockage, livraison, équilibre des menus, respect des saisons ? Modifier la composition d'une assiette se conçoit dès la production au champ.
« L’ensemble du projet s’inspire du scénario Afterres 2050 du bureau d’étude Solagro. Multiplier à l’échelle d’un territoire des petites productions de protéines végétales, de céréales ou d’oléagineux au sein d’exploitations principalement destinées à la production de lait, de viande bovine et de volailles, permet de diversifier l’offre alimentaire locale », conclut Pauline Rio.
Accompagner les agriculteurs au changement
Le Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) – accompagner la diversification des productions et des débouchés – apporte un accompagnement technique du champ à la commercialisation, en passant par la gestion des récoltes pour atteindre un haut niveau de qualité de production. En partenariat avec les CUMA de Loire-Atlantique et le Gab44, le Civam44 accompagne l’investissement collectif dans du matériel (recensement des besoins, appui technique, etc.). Une ligne complète de tri est en étude : des matériels rares et onéreux nécessaires pour enlever les différentes impuretés (insectes, cailloux, etc.) et séparer les graines de différentes espèces (par exemple la lentille et la cameline cultivées ensemble).
Le site collectifs-agroécologie permet de localiser rapidement les collectifs d’agriculteurs en transition vers l’agroécologie, et d'accéder aux informations et aux livrables réalisés par ces groupes : GIEE, groupes 30 000 et DEPHY Fermes.
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