Paul Georgelet, 40 ans de salon et une passion toujours intacte
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Il a fait ses premiers pas au salon international de l’agriculture en 1976… Depuis, cet éleveur de chèvres et fabriquant de fromage du département des Deux-Sèvres n’a jamais manqué ce rendez-vous annuel qui l’a fait évoluer dans son métier et lui a donné une famille, celle de la filière caprine. Portrait.
« Les premières années, venir au salon était une véritable expédition : avec deux camions, je devais faire tenir mon stand et mes fromages ! ». Paul Georgelet, avec sa moustache fière et son œil malicieux, est bien connu maintenant dans les allées du pavillon 1 de la porte de Versailles.
Au début, il venait au salon pour faire de la vente directe. Un début qui a tout de même durée 20 ans… Deux décennies durant lesquelles il a tout appris du métier : « Bien sûr je vendais mes fromages aux crémiers et aux fromagers. Mais j’ai appris que le salon de l’agriculture n’était pas juste un vaste marché pour vendre. Ici, j’ai compris que les visiteurs ne venaient pas simplement pour acheter. Ils voulaient aussi comprendre mon métier, savoir comment je fabriquais mes fromages ». Car pour Paul Georgelet, l’échange et la transmission sont de vraies valeurs. Il apprécie qu’on lui pose des questions sur son travail, il aime son rôle de « donneur d’informations et d’éducateur ».
La qualité de son fromage, il la met bien sûr en avant. Le Mothais-sur-feuille (fromage de chèvre au lait cru), il en est fier. Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est parler de ses deux passions : la terre et la cuisine. Adolescent, il voulait être cuisinier. Mais les aléas de la vie ont fait qu’il a dû renoncer et retourner dans la ferme de ses parents, éleveurs de chèvres. Il s’est lancé dans cette aventure pour fabriquer son fromage et estime, près de 50 ans plus tard, qu’il a finalement réussi à réaliser sa passion : aller de la fourche à la fourchette… Toujours cette notion de terre et de cuisine.
Depuis 20 ans, Paul Georgelet ne fait plus de vente directe, il se rend au salon en tant que représentant de la filière caprine. Au fil des années, il a eu le temps d’observer les visiteurs et a constaté une évolution dans leur comportement : « Les gens ne viennent plus juste pour déguster des produits ou taper le cul des vaches. Depuis une dizaine d’années, ils posent des questions sur la fabrication, l’origine des produits. La traçabilité est devenue un réel sujet pour eux. »
Cette 53ème édition du salon sera-t-elle sa dernière ? Sûrement pas. « L’odeur du salon me fait vibrer », clame-t-il avec cette passion constante qui le caractérise. « Venir au salon tous les ans depuis 40 ans m’a permis d’évoluer dans mon métier, car je me suis toujours fixé de nouveaux objectifs pour l’année qui suivait. Et puis mes clients fidèles et les partenaires avec qui je travaille sont devenus ma famille ».