Mission de préfiguration de l’école supérieure de jardin

Rapport de mission de conseil n°23107

Juin 2024

Enjeux

Le secteur du jardin est un secteur économique en croissance. C’est un secteur d’emplois en tension où les employeurs, qu’ils soient publics ou privés, ont des difficultés à recruter des jardiniers à tous les niveaux de qualification. Les savoir-faire spécifiques liés aux jardins historiques doivent être perpétués pour préserver le patrimoine remarquable. Dans le même temps, les métiers sont en pleine mutation compte tenu des défis liés à la transition écologique et au développement de la nature en ville. Il y a donc un réel enjeu à former des jardiniers de tous niveaux et à permettre une poursuite de formation au-delà du brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) de maître jardinier et d’assurer celle de gestionnaires de grands domaines.

Méthodologie

65 entretiens ont été réalisés auprès de nombreux interlocuteurs des secteurs public et privé : ministères, écoles, professionnels du jardin et du paysage, propriétaires de domaines, responsables de collectivités, interprofessions et associations dans le domaine du jardin. De nombreux documents ont été collectés et analysés. Un questionnaire a été élaboré. La mission a travaillé avec l’ENSP et Alain BARATON, jardinier en chef du parc du château de Versailles et a participé au comité de pilotage de la future école.

Résumé

Le ministre chargé de l’agriculture a confié au CGAAER une mission de préfiguration de l’école supérieure de jardin (ESJ). Il a sollicité Alain BARATON, pour qu’il accompagne le projet de création de l’ESJ en tant que préfigurateur et en lien avec la direction générale de l’ENSP. Le secteur du jardin est un secteur d’emplois en tension où les employeurs, publics ou privés, ont des difficultés à recruter des jardiniers à tous les niveaux de qualification.

Les savoir-faire spécifiques liés aux jardins historiques, doivent être perpétués pour préserver le patrimoine remarquable. La connaissance des végétaux, de la qualité des sols et des conditions pédo-climatiques sont essentielles à maitriser. Les métiers sont en pleine mutation compte tenu des défis liés à la transition écologique. La réflexion engagée autour de la formation supérieure des jardiniers a révélé la nécessité de remettre en perspective une filière de formation de jardiniers de tous niveaux, du certificat d’aptitude professionnelle agricole à l’enseignement supérieur, répondant ainsi à la forte demande existante sur le marché de l’emploi. L’école qui pourrait s’appeler « école supérieure des jardins », est également une opportunité pour valoriser le métier, en élevant les compétences pour répondre aux besoins spécifiques de maîtres jardiniers ou de gestionnaires de grands domaines remarquables.

Le maître jardinier, qui correspond à un diplôme de niveau L3, est un « jardinier cinq branches » capable de travailler dans les domaines du maraichage, de la pépinière, de l’arboriculture fruitière, de la floriculture. Il doit également être capable de gérer des parcs et jardins de grandes dimensions ou à forte valeur patrimoniale en détenant des compétences dans la connaissance des végétaux, l’histoire et la conception des jardins, le pilotage de projets et l’encadrement d’équipe.

La mission recommande que l’ESJ voie le jour au sein de l’ENSP, en développant, d’abord une formation de niveau L3 en partenariat étroit avec l’EPLEFPA de Saint-Germain-en-Laye, l’école Du Breuil, et Campus Versailles. Le diplôme d’école devrait être porté conjointement avec ces établissements d’enseignement agricole. Une gouvernance spécifique devra être mise en place avec la création d’un comité d’orientation stratégique, présidé par Alain BARATON et regroupant les partenaires de l’école, des professionnels reconnus du monde du jardin, et des financeurs.

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