Les contributions possibles de l'agriculture et de la forêt à la lutte contre le changement climatique : rapport du CGAAER
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Lors de la conférence de presse de Stéphane Le Foll le 22 septembre, le CGAAER a présenté le rapport que le ministre lui avait commandé sur les contributions possibles de l’agriculture et de la forêt à la lutte contre le changement climatique.
Rapport de mission interministérielle n°14056 CGAAER
Les contributions possibles de l’agriculture et de la forêt à la lutte contre le changement climatique
Marie-Laurence Madignier, Guillaume Benoit, Claude Roy
Enjeux
L’agriculture et la forêt sont réputées contribuer au quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Elles devraient, en outre,être fortement impactées par le changement climatique à venir, risquant en cela ne plus pouvoir nourrir les 9 milliards d’habitants attendus en 2050 sur la planète, ni participer à la nécessaire substitution des matières premières non renouvelables qui fondent encore aujourd’hui notre modèle de développement.
Deux fronts sont ouverts pour répondre à ces inquiétudes : atténuer le changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et adapter les modes de productions agricole et forestière aux évolutionsdu climat.
Méthodologie
La mission était composée de douze membres du CGAAER. Marie-Laurence Madignier, Guillaume Benoit et Claude Roy en assuraient la coordination.
Les chiffrages contenus dans le rapport sont issus d’études existantes ou ont été établis à dire d’experts. A ce titre, le rapport constitue la première étape d’un travail amené à être poursuivi par le CGAAER.
Résumé
La mission a identifié les leviers et potentielsdont disposent l’agriculture et la forêt pour lutter contre le changement climatique.
La politique engagée par la France en faveur de l’agroécologie s’avère une entreprise tout à fait indiquée. La production de bio-produits (biomatériaux, bioénergies, chimie verte...) venant se substituer à des produits non renouvelables, la limitation de l’artificialisation des sols, le maintien des prairies permanentes et la lutte contre le gaspillage alimentaire figurent également parmi les solutions proposées. À l’avenir et face au changement climatique, une gestion plus exigeante des territoires, comme une mobilisation et un stockage plus importants de l’eau devraient être nécessaires.
Le rapport insiste également sur les atouts de la forêt. Une exploitation sylvicole dynamique, opérée, par exemple, par un accroissement de l’exploitation des bois produits annuellement, un raccourcissement des cycles de production et une relance du reboisement, favoriserait la séquestration de gaz carbonique. L’augmentation induite de la production de bois venant se substituer à des matériaux ou matières premières non renouvelables (bois d’œuvre pour la construction, bois-énergie...)aurait aussi un impact très favorable sur le bilan carbone.
Sur un plan plus méthodologique, le rapport démontre que les méthodes de calcul internationales actuellement en vigueur pour mesurer les émissions de GES pénalisent les performances du secteur agricole et forestier, et qu’elles nécessitent d’être adaptées. En outre, la contribution de l’agriculture et de la forêt sont optimales en raisonnant conjointement sur les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture ainsi que sur la séquestration et le stockage de CO2 dans la forêt et les sols, c’est à dire en raisonnant « secteur des terres » comme le préconise le dernier rapport du GIEC. Il convient alors de prendre en considération, dans le même temps, l’importante substitution des produits et énergies fossiles par les bioproduits.
Enfin, au plan international, le rapport recommande de bien coordonner la lutte contre le changement climatique et la sécurité alimentaire de la planète, au cours des prochaines négociations internationales qui réuniront les États du Nord et du Sud.
Lien vers le rapport
Lien vers la note de synthèse du rapport
Voir aussi
Et si la solution climat passait par les sols ?
03 juillet 2015Production & filières