La mouche orientale des fruits, une menace pour les cultures fruitières et légumières
Partager la page
Bactrocera dorsalis, la mouche orientale des fruits, est l’un des ravageurs les plus dommageables pour de nombreuses filières de production. Cette petite mouche de 5 mm peut se nourrir et se développer sur un très grand nombre d’espèces de fruits et de légumes : mangues, agrumes, pêches, prunes, abricots, raisins, avocats, tomates, poivrons, etc. Les dégâts sont causés par les larves (asticots) qui se développent dans les fruits et les légumes, rendant les produits impropres à la commercialisation. Au total, plus de 500 espèces de plantes hôtes sont répertoriées. Détectée pour la première fois en France en 2019, elle a déjà été capturée ponctuellement en région parisienne, Grand-Est, PACA, Occitanie et Auvergne-Rhône Alpes. Professionnels et particuliers sont appelés à respecter les mesures destinées à éviter sa dissémination
Quels moyens de prévention et de lutte sont mis en place ?
Toutes les informations dans cet article.
La mouche orientale des fruits est-elle présente en France métropolitaine ?
L’insecte originaire d’Asie, Bactrocera dorsalis, est aujourd’hui présent dans une grande partie de l'Afrique, sur le sous-continent indien jusqu'à la Chine, dans tout le Sud-Est asiatique ainsi que dans plusieurs îles du Pacifique.
La mouche orientale des fruits fait partie des 20 organismes nuisibles de quarantaine classés[1] comme prioritaires pour l’Union européenne. Malgré la réglementation déjà en place pour prévenir l’entrée de cette espèce en Europe,plusieurs foyers d’infestation ont été déclarés en Italie.
En France métropolitaine, des insectes ont été détectés en Occitanie (2019), Île-de-France (2019 à 2023), Provence Alpes Côte-d’Azur (2021 à 2023), Grand-Est (2022) et AURA (2022 et 2023).
Les incursions de la mouche orientale des fruits sur notre territoire s’effectuent à l’occasion d’importations de fruits exotiques. Toutefois, aucun foyer installé n’a été confirmé par la surveillance renforcée mise en œuvre depuis lors.
Comment la reconnaît-on la mouche orientale des fruits ?
Cette toute petite mouche (4 à 5 mm) est difficile à reconnaitre à l’œil nu, qu’il s’agisse de l’adulte comme de la larve. Il convient d’envoyer les individus capturés pour analyse.
Comment la mouche cause-t-elle des dégâts?
L’insecte femelle pond ses œufs sous la peau du fruit, les larves qui en sont issues se nourrissent ensuite de la pulpe, provoquant ainsi une détérioration de la chair du fruit qui peut aller jusqu’à sa destruction totale.
Les larves s'enfouissent ensuite dans le sol pour se transformer en pupe (stade intermédiaire entre la larve et l’adulte) d’où les mouches adultes éclosent.
Quels moyens de prévention peuvent être mis en place pour éviter l’introduction de cette mouche ?
À l’entrée de l’Union européenne :
- Pour les particuliers : ne pas rapporter de fruits ou légumes frais dans ses bagages.
- Pour les professionnels : s’assurer de la présence d’un certificat phytosanitaire attestant de la réalisation d’un traitement efficace après récolte en cas d’importation depuis les zones non indemnes.
En France :
- Pour les particuliers : ne pas laisser pourrir les fruits sur les arbres ou au sol, les mettre dans des sacs poubelles fermés pendant 15 jours avant compostage.
- Pour les professionnels du commerce de fruits et légumes frais : installer des pièges à insectes près des points d'entrée et de sortie de marchandises, fermer les sacs poubelles et bennes de façon à limiter le développement des asticots et des mouches.
- Pour les agriculteurs : mettre en place des techniques culturales contribuant à la destruction des récoltes tombées au sol (travail du sol, girobroyage…), mettre en place si possible des filets insect-proof sur les différents végétaux en culture, éviter de récolter en sur-maturité, ramasser et détruire les fruits tombés au sol.
Quelles mesures de gestion sont prises par les services de l’État en cas de détection ?
Les mesures mises en place par les services de l’État, et les organisations agricoles sont les suivantes :
- Dispositif de piégeage déployé sur des points stratégiques (espaces urbains, jardins partagés, parcelles de production, aéroports, ports, marchés de gros…) ;
- Vigilance accrue en postes de contrôle frontaliers portuaires et aéroportuaires ;
- Contrôles visuels et prélèvements de fruits et légumes hôtes ;
- En cas de détection : enquête sur les voies d’introduction puis enquête épidémiologique le cas échéant.
Le nombre de mouches capturées par les pièges mis en place dans le cadre de la surveillance officielle a augmenté ces dernières années. Les captures ont lieu près des ports, des aéroports et des marchés de gros de produits frais.
En France, la mouche orientale des fruits fait l’objet d’un plan national d’intervention sanitaire d’urgence (PNISU), qui définit les procédures à suivre et les mesures de lutte à mettre en place en cas de de détection de foyer telles que des traitements insecticides, le piégeage des individus mâles pour limiter leur reproduction et des restrictions de circulation du matériel végétal…
Que faire en présence de la mouche orientale des fruits ?
Nous vous rappelons que l’introduction de fruits ou de légumes frais dans ses bagages à la suite d’un voyage dans les pays tiers (c’est-à-dire d’un pays hors Union européenne) est interdit.
Si l’on reconnaît cet insecte ou si l’on a un doute sur son identification, il faut le capturer et s’adresser rapidement à votre direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), en envoyant une photo, en précisant le lieu de l’observation et la plante concernée.
[1] Organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l’économie de l’Union européenne et qui n’est pas encore présent sur le territoire européen, ou bien qui y est présent mais n’y est pas largement disséminé et fait l’objet d’une lutte officielle.
Voir aussi
Plantes en danger : tous concernés
12 juillet 2024Santé / Protection des végétaux
Plantes en danger : le kit de communication
30 juin 2023Santé / Protection des végétaux
Le scarabée japonais, une menace pour les plantes
21 juin 2024Santé / Protection des végétaux