« Je n’utilise plus de glyphosate pour désherber »
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Milie Marin, viticultrice et Miss France Agricole 2015, produit du vin AOP « Coteaux-d’Aix-en-Provence », et du vin IGP « Méditerranée ». Sur une exploitation de 9 hectares à Lambesc (Bouches-du-Rhônes), des terres typiques du sud de la France, marquées par des sols calcaires très ensoleillés, elle met en place des alternatives pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires sur ses vignes.
« J’ai commencé par du maraîchage en vente directe, mais en 2013, j’ai décidé d’arrêter pour reprendre les vignes que ma mère a hérité de son père. Ce sont des terres que l’on se transmet de génération en génération, on veut préserver l’histoire qu’elles racontent.
Au sein de notre cave coopérative le Roy René à Lambesc (Bouches-du-Rhône), nous réduisons de plus en plus les traitements. Certains adhérents sont passés en bio, et la cave envisage même de passer à la certification Haute Valeur Environnementale (HVE). Quant à moi, j’ai le projet de passer en bio, mais j’attends, car cela nécessite des investissements, notamment l’achat du tracteur pour le travail du sol. Pour l’instant, j’avance à mon rythme, j’élimine peu à peu les traitements. J’ai fait une formation Optidose pour apprendre à être plus précise dans l’application des traitements, et depuis 2018, je n’utilise plus de glyphosate pour désherber. J’utilise dorénavant un outil intercep, tiré par le tracteur, qui enlève mécaniquement l’herbe entre les pieds de vigne. Cette méthode de désherbage demande du temps car il faut avancer lentement entre les rangs, mais cela reste raisonnable à l’échelle de mon exploitation de 9 hectares. Certes, après le passage de l’intercep, il reste encore un peu d’herbe dans la vigne, mais celle-ci n’absorbe pas l’eau et les nutriments nécessaires au développement du raisin. Elle permet même de garder l’humidité en cette région sèche !
En laissant s’exprimer cette végétation dans mes vignes, j’espère changer les mentalités dans le monde viticole. L'agriculture conventionnelle fait des efforts, qu'il faut faire connaître. En ce sens, le concours Miss France Agricole lancé sur Facebook dont je suis l’organisatrice depuis 4 ans, permet de mettre en lien des gens passionnés qui sont heureux de partager sur leurs métiers. »
Pour suivre l’actualité des Miss et Mister France Agricole.
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