Gaec de la pie : l’innovation locale et collaborative
Partager la page
Il fait bon vivre dans la ferme du Tout-Joly à Rouez-en-Champagne. La famille Drouin a posé ses valises dans cette commune de la Sarthe il y a plusieurs siècles et développe aujourd’hui un système de polyculture en agriculture durable et biologique. Sa participation à la création du contrat « Grains de Terroirs Bio » a valu au Gaec de la pie le prix de l’innovation 2015 des Trophées de l’Agro-écologie.
Le respect de la nature et des animaux fait partie de l’ADN de la famille Drouin. Benoît a rejoint la ferme en 2002 (rejoint par sa femme Émilie en 2010 puis son frère en 2015). Il poursuit la démarche environnementale initiée par ses parents dès le début des années 80 quand ils décident de diminuer le maïs au profit de l’herbe, puis de stopper l’achat de soja (1989) et de concentrés (début des années 2000) pour alimenter leurs vaches laitières.
Benoît est un pragmatique. Il veut travailler en limitant les coûts et en rejetant toute forme de gaspillage. En somme, il veut faire avec ce qu’il a. Le fonctionnement du Gaec de la pie repose sur le système du tout herbe. Son cheptel de 70 vaches se nourrit en totale autonomie. Le seul achat est la pierre de sel, nécessaire aux besoins du bétail en minéraux.
Si cette approche écologique et économe fonctionne avec les vaches, pourquoi ne pas l’adapter aux volailles ?
« Du champ jusqu’à la gamelle ! »
C’est de là qu’est partie la réflexion de Benoît Drouin : « Comme pour les vaches, l’idée était de partir du champ pour aller jusqu’à la gamelle du poulet ! »
Pour Benoît Drouin, « à plusieurs, on est toujours plus malin que tout seul ». Avec une trentaine d’agriculteurs et éleveurs locaux de la filière « Volailles de Loué », il crée Grains de Terroir Bio (GTB), une démarche collective et locale visant à l’autonomie alimentaire.
Le principe : collecter localement des céréales et des protéagineux pour fabriquer des aliments destinés aux volailles de Loué Bio. Le contrat GTB est signé entre les producteurs de céréales, la coopérative des fermiers de Loué et le fabriquant d’aliments (Coopérative biologique de Rennes – UFAB).
Les impacts de la démarche sont ainsi environnementaux (des productions végétales biologiques préservant les ressources naturelles, des transports réduits à minima), économiques (l’offre s’adapte à la demande, le prix de vente des productions végétales est négocié et fixé pour 5 ans) et locaux (production en circuit court, développement et consolidation de la filière Loué).
Benoît est persuadé du bienfait de la démarche : « Elle assure stabilité et transparence. Il s’agit d’un système durable et profondément local. Et si ce modèle fonctionne, pourquoi ne pas l’exporter dans d’autres filières » ?
Affaire à suivre...
GAEC de la pie, fiche d’identité |
Consulter le site internet de la ferme
La ferme du Tout-Joly en images
Voir aussi
Trophées de l'agro-écologie : le prix collectif décerné au GIEE Cendrecor
03 mars 2016Production & filières