Fine, la Bretonne Pie noir à l'honneur au Salon international de l'agriculture
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Des cornes en forme de lyre, une écharpe et des chaussettes blanches… « Fine », vache de race bretonne Pie noir est l'égérie du salon international de l'Agriculture 2017 qui se tiendra du 25 février au 5 mars 2017, à Paris. Elle fait la fierté de ses éleveurs et de son pays d'origine : la Bretagne. L'occasion de revenir sur cette race bovine locale et parfaitement adaptée aux pratiques agro-écologiques.
Une vache rustique et de terroir
Rustique et courte sur pattes, la vache bretonne pie-noir s'adapte parfaitement au territoire breton et dispose de véritables atouts pour l'élevage. Sa longévité, sa haute fertilité, ses qualités maternelles et la bonne valorisation des fourrages font toute la satisfaction de ses éleveurs du Gaec des 7 chemins de Plessé (Loire-Atlantique). « Sa viande fine, la richesse de son lait combinée à une alimentation naturelle et autonome en fourrage sont la clé pour des produits de qualité, typiques et uniques comme le gwell » explique Cédric Briand, responsable de la transformation au Gaec des 7 chemins et vice-président de l'Union Bretonne Pie Noir (UBPN).
« C'est une vache qui a toujours été présente au salon », précise Cédric. Loin d'être une race marginale, la vache bretonne pie-noir est, au contraire, le symbole d'une histoire, d'un territoire et d'un patrimoine culinaire à découvrir. Son lait particulièrement riche et crémeux est bien adapté à la transformation : il a traditionnellement participé à la fabrication du beurre et des célèbres gâteaux bretons. Petite mais costaude, cette vache mixte, originaire du Sud Finistère et du Morbihan, a pourtant bien failli disparaître si elle n'avait pas fait l'objet d'un plan de sauvegarde en 1976 : le cheptel national compte aujourd'hui environ 2000 têtes pour un réseau de 500 éleveurs.
Quand biodiversité rime avec qualité
Les éleveurs de Fine, installés depuis 2005 en agriculture biologique, élèvent 40 vaches de race bretonne pie-noir et une quinzaine de porcs blancs de l'Ouest. « Grâce à la flore microbienne spécifique des prairies permanentes, c'est toute la richesse du terroir qui se retrouve dans les arômes des tomes, beurre et yaourts produits ici » raconte Mathieu Hamon, responsable de l'élevage. Leur système agricole repose sur le choix de la race bovine bretonne pie-noir et d'un parcellaire groupé. Cela leur permet de réussir sur le plan économique, tout en participant au maintien de la biodiversité.
Dans cette ferme, les investissements sont réfléchis, les vaches sont nourries à l'herbe 10 mois dans l'année et 90% des produits sont vendus en vente directe. Le reste est proposé en AMAP dans la ville de Nantes : une façon pour ces éleveurs de diminuer les frais de livraison, de rationaliser le temps passé à la vente et surtout de créer du lien. « C'est la proximité avec les clients, en majorité des locaux et leur retour sur nos produits qui donne tout son sens à notre métier » conclut Hervé Merand, responsable de la commercialisation. Un métier qui leur permet de bien vivre tout en respectant leurs valeurs : des produits de qualité produits dans le respect de l'environnement.
Zoom sur le Gwell : un yahourt 100% breton
Relevé d'une confiture de mûre ou d'un miel de blé noir, ce lait fermenté est fabriqué à partir de lait de vache bretonne pie-noir selon un savoir-faire traditionnel unique. Se dégustant sucré ou salé, le « gros-lait » ou gwell est fabriqué à partir d'un ferment ancestral issu du Finistère qui a perduré, au fil des générations et qui se transmet entre agriculteurs sur tout le territoire de la Bretagne. Il sert également de ferment pour la transformation fromagère.
Le Gaec des 7 chemins travaille activement à la reconnaissance et à la sauvegarde de ce savoir-faire unique. L'objectif ? sécuriser le ferment du gwell auprès d'un organisme de recherche et définir un cahier des charges permettant de valoriser le produit pour, à terme, structurer la filière. Et vous, avez-vous goûté le gwell ?
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