Émissions de gaz à effet de serre : l'agriculture française respecte les objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone
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Le Haut Conseil pour le Climat, instance d’expertise indépendante mise en place par le président de la République en 2018, a remis au Gouvernement son premier rapport le 26 juin 2019. Les bons résultats du secteur de l'agriculture en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) y sont notamment soulignés.
« Les émissions du secteur de l’agriculture sont pratiquement stables sur la période 2015-2018 (-0,1% par an) », indique le rapport. Un résultat en phase avec l’objectif de stabilité pour ce secteur stipulé dans la première version de la Stratégie nationale bas-carbone adoptée en 2015 (SNBC1). Mieux encore, le Haut Conseil pour le Climat anticipe une décroissance des émissions de GES du secteur agricole de 1,4% par an d’ici 2025.
Pour rappel, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 a fixé l’objectif de réduire les émissions globales de GES, tous secteurs confondus, de 40% entre 1990 et 2030. Pour le secteur agricole seul, le rapport fait état d'une diminution de ses émissions de GES de l'ordre de 8% entre 1990 et 2018.
Selon l'instance consultative, cette baisse résulte :
- d’une intensification des systèmes et pratiques de culture et d’élevage ;
- d’une diminution de la taille du cheptel bovin (moins d’animaux plus productifs) ;
- d'une diminution des ventes d’azote minéral (rationalisation des épandages d’engrais azotés) ;
- de l’incorporation d’une part croissante d’agrocarburants.
« Un dispositif qui doit être complété et renforcé »
Le Haut Conseil pour le Climat complète ces chiffres en précisant que le secteur de l’agriculture compte en 2018 pour 19% des émissions de GES, qui sont majoritairement liées à des processus biologiques et se répartissent ainsi :
- élevage (48%) ;
- cultures (41%) ;
- tracteurs, engins et chaudières agricoles (11%).
Le rapport a également salué les apports de certaines lois, telle que la loi Agriculture et Alimentation (EGalim) votée le 2 octobre 2018, qui « ont des effets directs sur leur secteur mais aussi des effets indirects sur d’autres domaines impactant les émissions de GES ».
En 2018, selon l'instance consultative, les investissements climat du secteur agricole – c'est-à-dire qui contribuent directement ou indirectement à la réduction des GES et à la transition énergétique – ont atteint 400 millions d'euros.
Enfin, pour améliorer le dispositif actuel jugé insuffisant par le Haut Conseil pour le Climat, ce dernier préconise notamment de :
- renforcer le niveau et le contrôle des exigences environnementales liées à la Politique agricole commune (PAC) ;
- mobiliser le puits de carbone des sols agricoles (objectif 4 pour 1000).
Consulter le rapport du Haut Conseil pour le Climat
Qu'est-ce que la Stratégie nationale bas-carbone ?
La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) définit « la marche à suivre pour conduire la politique d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre dans des conditions soutenables sur le plan économique à moyen et long termes ». La France s'est engagée, avec la première SNBC adoptée en 2015 (SNBC1), à réduire de 75% ses émissions GES à l'horizon 2050 par rapport à 1990. Le Plan Climat de juillet 2017, avec un nouvel objectif de neutralité carbone en 2050 (conformément aux objectifs fixés dans l’Accord de Paris), a nécessité une révision de la SNBC. Les projets de SNBC2 ont été publiés en novembre 2018.
En savoir plus sur la Stratégie nationale bas-carbone
Voir aussi
Rapport sur l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques en 2050
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