#EGalim : quels investissements, quel accompagnement et quelle recherche pour une plus grande performance environnementale, sanitaire, sociale et économique ?
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« Préparer l’avenir : retour quantitatif et qualitatif sur le plan des compléments et d’adaptation des exploitations agricoles : quels investissements, quel accompagnement technique et quelle recherche pour une plus grande performance environnementale, sanitaire, sociale et économique ? » est le thème de l'atelier 14 transversal des États généraux de l'alimentation. Il est présidé par Philippe Mauguin, directeur de l’Inra, et co-présidé par Jean-Pierre Raynaud, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine.
À l’aune des synthèses de tous les autres ateliers, savoir définir et organiser les priorités sans réitérer ce que les autres ont déjà clairement identifié, tel est l’enjeu de cet atelier transversal qui prend en compte l’ensemble des travaux des chantiers 1 et 2.
Avoir une stratégie d’investissement et de certification ciblée, éviter les effets pervers du surinvestissement en favorisant les dynamiques collectives , en lien avec les objectifs de recherche qui peuvent accompagner durablement des comportements plus résilients qui respectent la triple performance économique, environnementale et sociale reste un objectif ambitieux et sans cesse réitéré. Du Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations agricoles au Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi, rien n’échappe à l’examen des participants.
Selon Jean-Pierre Raynaud, « à la quatrième journée de travaux, nous avons pu dégager des axes de recherche qui font consensus. Ceux qui touchent à l’utilisation de la ressource en eau à son stockage doivent encore être débattus de même que la question des biotechnologies ou des OGM. Nous nous focalisons sur l’axe transversal de la recherche. Car nous avons une centaine de milliers d’exploitations en France et autant de cas particuliers. Nos travaux pourront aider à orienter plus d’1 milliard d’euros destiné à l’accompagnement et la modernisation des exploitations. Le plan de compétitivité en partenariat avec l’État est un des dispositifs permettant de mettre en œuvre des crédits supplémentaires pour les grandes comme pour les petites exploitations. Nous devons aussi nous interroger sur la manière dont nous pouvons avec les organisations professionnelles et régionales et l’État, mettre en place des dispositifs réactifs et proches du terrain. Il faudra enfin qu’on parvienne à créer un nouveau lieu de concertation et de gouvernance où s’élaboreraient les stratégies communes avec la profession, l’État et les régions. Pour tenir compte de la transition écologique et notamment du changement climatique qui s’impose à nous il y aura des changements de pratiques et par conséquent des mesures d’accompagnement et investissement nécessaires. L’assurance sur la prise de risques, le développement de la certification qui valorise les démarches agro-écologiques, autant de sujets majeurs dont il faudra tenir compte ».
Jean-Pierre Raynaud poursuit en précisant que la clé de la réussite de ces États généraux est de « ne pas se contenter de démarches descendantes et penser tout d’en haut. Il faut aussi prendre en compte l’innovation venant des territoires et s’appuyer sur le réseau des instituts techniques pour améliorer la diffusion des travaux de recherche ».
Philippe Mauguin insiste aussi sur les éléments susceptibles de favoriser la transition : « Il y a une difficulté particulière dans cet atelier qui rend l’exercice passionnant : intégrer les attentes, les propositions de recherche, de développement, d’innovation et d’investissement et les enrichir avec la réflexion propre des participants de l’atelier. Il y aura aussi une complémentarité à trouver avec les travaux des filières demandés par le président de la République qui sont dans une démarche de diagnostic et de progrès incluant les travaux sur la recherche et l’investissement. Nous devrons présenter une synthèse qui intègre à la fois les grands axes stratégiques pour l’agriculture de demain et opérationnels. Des convergences apparaissent sur les grandes priorités, mais nous commençons par un état des lieux critique et constructif de tout ce qui existe dans le pays, de ce que les pouvoirs publics ont financé et soutenu jusqu’à présent. À partir de là nous devons nous demander quoi proposer de nouveau pour compléter le dispositif ? Au grand plan d’investissement attendu, nous devrons apporter des objectifs stratégiques, de méthode et de gouvernance ».
Quatre groupes de travail correspondant aux besoins identifiés par les participants, ont été constitués pour approfondir la réflexion sur :
- l’investissement agricole en équipements ;
- les investissements collectifs à soutenir au-delà de l’exploitation agricole ;
- l’Investissement pour valoriser les changements de pratiques ;
- l’agroalimentaire.
Le parcours de Jean-Pierre Raynaud
Vice-président à la région Nouvelle Aquitaine, en charge de la Commission Agriculture, agroalimentaire, forêt, mer et montagne. Agriculteur à Rouffignac (élevage de vaches laitières, atelier de veaux de boucherie et tourisme à la ferme). Ancien Président de la Chambre d’Agriculture de Dordogne Président de l’AAPRA (Association Aquitaine de Promotion Agroalimentaire). Co-président de Sud-Ouest France, Président de La Coopérative Génétic A, qui crée le Groupe SORELIS (création et diffusion de génétique animale avec plus de 100 salariés, 12 millions d’euros de chiffre d’affaire). Président de COOP de France Aquitaine (220 coopératives d’Aquitaine, plus de 12 000 salariés, 40 000 agriculteurs et 6.5 milliards d’euros de chiffre d’affaire). Président de l’AFDI 24 (Association de développement à l’international). Vice-président du Conseil régional d’Aquitaine en charge de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la mer et la montagne de 2010 à 2015.
Le parcours de Philippe Mauguin
Philippe Mauguin est ingénieur agronome (Institut National Agronomique Paris-Grignon, actuel AgroParisTech) et ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts. Spécialisation en socio-économie de l’innovation (École des Mines de Paris) et auditeur de l’Institut des Hautes Etudes de Développement et d’Aménagement des Territoires Européens. De 1987 à 1989, il a été chercheur au Centre de sociologie de l’innovation de l’école des Mines de Paris.
De 1989-1992, il fut responsable du secteur agro-alimentaire au ministère de la recherche puis conseiller auprès du ministre de 1992 à 1993.
De 1993 à 1997, Philippe Mauguin a été directeur de l’agriculture et des bioénergies à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et directeur du groupement scientifique Agriculture pour la Chimie et l’Énergie.
De juillet 1997 à janvier 2002, il est conseiller du Premier ministre Lionel Jospin, pour l’agriculture, la forêt et l’alimentation.
Il a ensuite occupé les fonctions de directeur de l’Institut national des appellations d’origine (INAO) de février 2002 à mars 2006. Il a été nommé directeur régional et interdépartemental de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRIAAF) d’Ile-de-France d’avril 2006 à mai 2009. Il est directeur des pêches maritimes et de l’aquaculture, au ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche jusqu’en mai 2012. Depuis, il était directeur de cabinet de Stéphane Le Foll, Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt.
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