Education au goût : réseau national dédié
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Faire progresser l’éducation sensorielle en France au cours des prochaines années, tel est l’objectif du réseau national dédié à l’éducation au goût des jeunes qui s’est constitué en octobre 2011, sous l'impulsion du ministère de l'agriculture et de l'alimentation*.
- 1975, l’Institut Français du Goût de Jacques Puisais lance ses premières Classes du Goût dans les écoles primaires de la région Centre. Ces classes se développent au niveau national et touchent environ 100 000 élèves.
L’enfant y apprend à mieux tirer parti de ses capacités sensorielles et à verbaliser ses perceptions. La spécificité de cette pédagogie est de placer l’individu au coeur de la démarche : chacun apprend à mieux se connaître à travers la dégustation et à se situer par rapport aux autres dans le respect des différences inter-individuelles. Ainsi, l’éducation au goût, ou éducation sensorielle, se distingue à la fois de l’éducation alimentaire, qui repose sur la connaissance de l’aliment (origine, production, savoir-faire …), et de l’éducation nutritionnelle, qui s’appuie sur les connaissances nutritionnelles actuelles pour modifier les comportements dans le sens de prises alimentaires ajustées aux besoins de chaque individu. Si la formation de formateurs de Classes de Goût s’est arrêtée en 1998, l’éducation sensorielle, elle, s’est poursuivie un peu partout en France, donnant lieu à d’autres expérimentations et à la déclinaison de nouveaux programmes d’éducation sensorielle, adaptées à différents publics ou différentes tranches d’âges.
- 20 ans plus tard, l’alimentation des jeunes occupe une place centrale dans les préoccupations sociétales à cause de la croissance du taux de jeunes en surpoids, de l’évolution des pratiques alimentaires et de l’impact limité d’une éducation purement nutritionnelle pour modifier les comportements alimentaires.
L’éducation au goût, qui amène les jeunes à élargir leur répertoire alimentaire par le biais du plaisir et de la sensorialité, bénéficie alors d’un vif regain d’intérêt. Ainsi, quelques études recensent les initiatives pédagogiques liées au goût :
recensement des animateurs d’éveil sensoriel effectué par l’Institut du Goût pour le Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et de la Vie Associative (2002),
initiative de l’association Les Sens du Goût pour redynamiser le réseau des animateurs d’éveil sensoriel formés par l’Institut Français du Goût et le CNAC (2003),
étude de l’Association Nationale des Industries Alimentaires (Analyse d’opérations d’éducation au goût et à la culture alimentaire, 2005),
groupe de travail sur la qualité gustative des aliments piloté par la Direction Générale de l’Alimentation du MAAPRAT (2009).
Ces travaux montrent que les structures impliquées dans l’éducation sensorielle sont de plus en plus nombreuses et proposent des actions de plus en plus variées (expériences sensorielles mais aussi ateliers culinaires, contes gourmands, activités impliquant les familles, programmes conjuguant éducation sensorielle et éducation nutritionnelle…). Mais ces acteurs de l’éducation au goût mènent des actions dispersées, sans concertation sur les objectifs et les outils pédagogiques. Enfin, les actions sont généralement ponctuelles et sans lendemain, les enfants ne bénéficiant que d’une ou quelques séances d’éducation au goût.
- en 2009, l’idée de constituer un réseau national pour fédérer les initiatives pédagogiques liées au goût commence à se concrétiser : Vitagora® mandate l’Institut du Goût pour recenser et caractériser les organismes2 impliqués dans l’éducation sensorielle des jeunes. Cette étude de faisabilité conclut à un contexte très favorable pour créer un réseau national d’éducation au goût : le nombre d’enfants et d’adolescents annuellement sensibilisés ou éduqués est suffisant pour justifier la création d’un tel réseau et d’après toutes les structures interrogées, une approche collective, alors inexistante, a toutes ses raisons d’être.
- en 2010, le Programme National pour l’Alimentation (PNA) piloté par le MAAPRAT reconnaît l’importance de l’éducation au goût. Il consacre l’un de ses axes à l’amélioration des connaissances sur l’alimentation et l’une de ses actions phares consiste à relancer les Classes du Goût à l’école primaire. De plus, le MAAPRAT soutient la création d’un référentiel de compétences relatif aux activités des animateurs en éducation sensorielle. Ce document, finalisé durant l’été 2011, permet de caractériser les compétences des éducateurs des classes du goût,
- en 2011, un colloque placé sous le haut patronage du MAAPRAT, soutenu par le Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et de la Vie Associative et par Vitagora® marque le lancement du réseau national d’éducation au goût des jeunes. Plus de cent participants témoignent de leur intérêt pour ce réseau (associations, collectivités, professionnels de santé…) et montrent leur motivation pour enrichir et actualiser leurs connaissances, partager leurs expériences, mutualiser leurs outils pédagogiques et donner davantage de visibilité et de crédit à l’éducation sensorielle des jeunes.
Le réseau national d’éducation au goût des jeunes permettra de continuer à faire progresser l’éducation sensorielle en France au cours des prochaines années.
Télécharger le dossier de présentation du réseau :
Pour plus d’informations : reseau-education-gout.org
*Réseau constitué sous l’impulsion du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire (MAAPRAT) et du pôle de compétitivité Vitagora® Goût-Nutrition-Santé, et avec la collaboration de quatre organismes d’éducation au goût (l’Institut du Goût, CQFDgustation, Les Sens du Goût et les Alchimistes du Goût).