Des experts français au service du développement de l’agroforesterie au Liban
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Du 5 au 9 décembre 2022, l’Ambassade de France au Liban et l’AFAF, l’association française d’agroforesterie, ont organisé une semaine consacrée à l’agroforesterie et à ses perspectives de développement au pays du Cèdre. L'objectif était de faire connaître les techniques agroforestières déjà déployées en France pour inciter les acteurs du monde agricole libanais à les mettre en place.
Le Liban est confronté à une crise économique majeure depuis 2019, qui a conduit plus de 80 % de la population sous le seuil de pauvreté. L’inflation sur les produits alimentaires, importés à plus de 80 %, est parmi les plus élevées au monde, et la hausse du prix des intrants affecte fortement le développement de son secteur agricole.
Dans ce contexte, l’Ambassade de France au Liban, en partenariat avec une ONG locale de reforestation, Jouzour Loubnan, a accueilli deux experts de l’AFAF : un agronome et un agriculteur engagé dans l’agroforesterie depuis plus de 20 ans, qui n’utilise ni engrais ni pesticide chimique.
La première journée a été consacrée à des réunions de présentation de l’agroforesterie et des avantages qu’elle pourrait représenter pour l’agriculture libanaise. Trois réunions ont été menées : avec des institutionnels, dont des représentants des ministères libanais de l’Agriculture et de l’Environnement, des universitaires et des ONG travaillant dans le domaine agricole.
Les experts de l’AFAF ont ensuite visité des projets d’ONG dans tout le Liban, afin d’appréhender les différents microclimats présents dans le pays. L’équipe a également rencontré les grands propriétaires terriens de la plaine agricole de la Bekaa afin d’étudier le potentiel de développement de l’agroécologie et de l’agroforesterie au Liban et de réfléchir à un plan d’action pour la transmission de savoir-faire aux agriculteurs, aux ONG, aux principaux acteurs institutionnels et aux universités du pays.
L’adoption des techniques agroforestières permettrait de réduire significativement l’utilisation des engrais, des pesticides, de l’eau et de l’énergie, tout en restaurant les sols agricoles, en augmentant le nombre d'arbres plantés, le couvert végétal mais aussi la productivité de l’agriculture locale.
Les résultats de ces visites et rencontres sont très encourageants. « Il y a beaucoup de bon sens dans l’agroforesterie. Ce sont des techniques anciennes adaptées aux techniques modernes. C’est très intéressant, mais j’avais peur de me lancer seul… » confie un viticulteur de la Bekaa. « C’est l’avenir ! Les avantages de l’agroforesterie sont indéniablement adaptés aux besoins du Liban. Nous allons lancer un projet pilote de démonstration dans notre exploitation et nous avons besoin d’un accompagnement et du savoir-faire d’experts en agroforesterie » ajoute un propriétaire de terres agricoles.
Les acteurs impliqués - l’AFAF, l’ONG Jouzour Loubnan, des universités libanaises, l’Ambassade de France au Liban et des agriculteurs libanais - vont désormais travailler au développement de l’agroforesterie dans le pays à travers le déploiement, en 2023 et 2024, de plusieurs projets pilotes et d’actions de formation et de sensibilisation.
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