Crise scolyte sur épicéas, bilan fin 2019
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Quelles informations, volumes touchés, estimations des dégâts peut-on faire en ce début d'année 2020 ?
Le climat de 2018 et 2019 a été à l’origine d’une vague importante de mortalité d’épicéas associée au scolyte typographe dont les populations ont atteint un niveau épidémique sur les secteurs de plaine et les contreforts montagneux du Nord de la France (régions grand-Est et Bourgogne Franche Comté).
Les dégâts
La mortalité causée par les scolytes est la résultante de l’état de stress de l’arbre et l’importance des populations de scolytes. L’évolution spatiale et temporelle des observations des correspondants-observateurs du DSF traduit bien l’ampleur de la crise. Jusqu’alors, au-delà des 800-900 m et dans l’aire d’origine de l’épicéa, les dégâts sont limités.
La récolte atteint des niveaux très importants, essentiellement en plaine dans les régions Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté. Lors des opérations de martelages, l’ONF discrimine les bois scolytés des autres bois et compilent ces données à l’échelle régionale et nationale.
Pour ces 2 régions et en cette fin 2019, l’épisode scolyte en cours est à l’origine d’environ 7 M de m3 d’épicéas qui devraient être exploités (soit l'équivalent d'environ 20 000 ha). Ces chiffres résultent d’une extrapolation de la situation de la forêt publique vers la forêt privée (d’après les données ONF, IGN, DSF et sur l’hypothèse que les dégâts affectent de la même manière la forêt publique et la forêt privée).
Et ensuite ?
L’historique des crises scolytes sur épicéas enregistrées par le DSF montre qu’il faut plusieurs années sans évènement météorologique majeur pour retrouver une situation d’endémie pour l’insecte. Les prévisions pour l’avenir ne peuvent se faire « qu’à dire d’expert », à partir des crises scolytes précédentes. Cependant, cette crise est particulière puisqu’elle est la résultante de 2 années climatiques inédites : 2018, année la plus chaude depuis 1900 à l’échelle nationale, et 2019 marquée par un épisode de sécheresse conséquent et deux canicules.
L’automne a été très arrosé dans les régions les plus concernées par le sujet mais la population d’insectes dans l’environnement est encore très importante. Aussi, pour le printemps prochain, on doit s’attendre à de nouvelles mortalités liées aux attaques de l’été 2019 mais également à de nouvelles attaques. Ces mortalités pourraient être du même ordre de grandeur que celles du printemps 2019.
Dans les pessières d’altitude, le risque de mortalités importantes se posent aujourd’hui et il n’est pas exclu que le niveau de population de scolytes génère des déplacements en altitude.
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