Beurre : Stéphane Travert appelle chacun à la responsabilité
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Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation était l'invité de RTL ce mardi 31 octobre pour s'exprimer sur les tensions actuelles concernant le marché du beurre en France.
Stéphane Travert appelle chaque partie à prendre ses responsabilités pour que les consommateurs et les industriels puissent trouver cette matière première en quantité suffisante.
L'interview du ministre
"C'est une situation inédite à laquelle nous assistons aujourd'hui. Il y a une forme de blocage entre les transformateurs et les distributeurs. Je ne peux qu'être contre cette guerre des prix. Nous souhaitons que l'interprofession puisse entamer une discussion avec les producteurs, les distributeurs et les transformateurs pour sortir de cette situation.
Nous sommes dans les États généraux de l'alimentation et aujourd'hui, l'interprofession travaille sur des plans de filières. En tant que ministre, je souhaite que l'esprit des États généraux souffle sur ces négociations.
Il n'y a pas de pénurie à proprement parler. Cette pénurie a été faite car les consommateurs, et je les comprends, ont beaucoup acheté de beurre. La crainte de la pénurie crée la pénurie.
Ce que je demande, c'est que les parties (transformateurs et distributeurs) s'entendent. J'appelle chacune et chacun à prendre ses responsabilités afin que les consommateurs et les industriels puissent trouver cette matière première en quantité suffisante.
A travers les plans de filières qui nous seront restitués le 10 décembre prochain, nous avons demandé à ce que chacun puisse s'engager à faire en sorte que dans les négociations commerciales, il puisse y avoir de l'écoute et de la concertation.
Aujourd'hui, les agriculteurs attendent beaucoup des Etats généraux, et nous devons y répondre à travers la construction des prix. Les EGA doivent permettre d'inverser cette construction. Demain, les producteurs doivent être mieux représentés pour défendre leur position devant les transformateurs. Puis les transformateurs, avec les distributeurs, doivent pouvoir négocier au mieux leurs tarifs. La valeur sera ainsi créée là où il y en a besoin, car cette valeur sera rémunératrice pour tous.
Cette crise du beurre peut-être considérée comme un test grandeur nature des États généraux de l'alimentation. C'est l'occasion de démontrer que ce que nous souhaitons faire à travers ces EGA, nous pouvons le réussir dans une négociation comme celle-là : chaque partie doit s'entendre sur une juste répartition du prix. Et cette répartition doit favoriser les consommateurs qui décident du produit qu'ils veulent acheter."
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