Accompagnement à la structuration de la filière Noix
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Le CGAAER a été chargé de réaliser une étude sur la structuration de la filière noix française dans le contexte de la crise de surproduction mondiale de cette production survenue en 2022-2023
Enjeux
Après une longue période de cours élevés et de prospérité, la filière noix française connaît depuis 2022 un effondrement des cours et une crise importante.
Cette production est principalement localisée dans deux bassins : Dauphiné et Périgord. Elle est marquée par deux paradoxes : un marché domestique peu développé avec une consommation de 0,5kg par français et par an pour un produit vertueux sur le plan diététique ; un déséquilibre entre la noix en coque, largement exportée, et la noix en cerneau, en grande partie importée.
La filière historiquement pilotée en grande partie par le négoce, est à présent confrontée à des cours moins rémunérateurs. On doit donc s’interroger sur son avenir et sa structuration, au niveau national en particulier.
Méthodologie
La mission a été réalisée principalement durant l’été 2023 avec deux déplacements à la rencontre des acteurs de la filière, en Dauphiné et en Périgord. Ces entretiens visaient à comprendre le fonctionnement de la filière et à imaginer les pistes pour le futur.
Parallèlement, des mesures d’urgence à l’attention des nuciculteurs ont été élaborées par le ministère chargé de l’agriculture puis déployées à partir de novembre 2023.
Résumé
Le verger nucicole français est le deuxième verger de France après le verger de pommiers. La filière noix est confrontée depuis 2022 à une crise importante en France et dans le monde. Celle-ci survient après trois décennies florissantes soutenues par une augmentation de la consommation et des échanges mondiaux.
Marquée par une augmentation des volumes produits et une baisse des cours, cette crise n’est pas la première que connaît la filière puisqu’une crise semblable s’était produite en 1983.
La longue période de cours élevés et de prospérité a eu plusieurs effets influant aujourd’hui sur la situation du secteur :
- de nouvelles plantations dans le monde aujourd'hui en production, en particulier aux USA et au Chili ;
- de nouvelles plantations en France, assorties d'une spécialisation des systèmes de production aboutissant à des exploitations en moyenne de 35 ha avec un équivalent temps plein et 500k€ d’investissement ;
- un fonctionnement de la filière française fondé sur les opportunités et orienté par le commerce, au détriment d'une action collective. L'exportation de la noix en coque reste le principal débouché, la transformation et le marché domestique n’ont pas été vraiment investis. Les organisations de producteurs ne sont que faiblement majoritaires, les appellations d’origine protégée n’apportent que peu de valeur ajoutée. Enfin, le négoce privé joue des concurrences et domine la filière.
Il est difficile d'établir des projections de marché à 3-5 ans. En effet :
- le retour à la « normale » est possible si la récolte 2023 est mauvaise et si les stocks de report de 2022 ne sont pas trop élevés ;
- la pérennisation de cours bas est toutefois plus probable car les prévisions de récolte 2023 sont satisfaisantes et les vergers des États-Unis et du Chili sont en pleine production. Dans ce cas, il faudrait des décisions d’arrachage dans ces deux pays et en France pour que les prix se redressent d’ici 3-5 ans ou bien que la consommation croisse.
Quoiqu’il en soit, les producteurs devraient structurer leur organisation par :
- une organisation nationale de producteurs capable de les représenter au niveau national, puis une organisation équivalente à une interprofession capable de générer un budget conséquent, soit dans le cadre d’Interfel (à l’image du bureau interprofessionnel du kiwi), soit dans celui d’une association nationale d’organisations de producteurs ;
- une stratégie commerciale collective visant à segmenter le marché : marque « noix de France », appellations d’origine protégées, agriculture biologique ;
- des moyens nationaux dédiés à la communication générique sur la noix et ses vertus pour développer la consommation sur le marché domestique ;
- des actions de recherche-développement en général et dans deux domaines en particulier : la recherche et l’obtention variétale et la transformation industrielle de la coque en cerneaux.
À télécharger
Voir aussi
Filières cerises et noix : prolongation de la période de dépôt des dossiers pour le dispositif d’indemnisation exceptionnel
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