Sophie Bourgeteau-Sadet, une carrière entre enseignement et recherche

Sophie Bourgeteau réalise un doctorat à l’INRAE de Clermont-Ferrand-Theix au sein de l’unité mixte de recherche sur les herbivores. Elle se consacre à l’étude du régime alimentaire des ruminants et son effet sur les communautés microbiennes attachées à la paroi du rumen (partie de l’appareil digestif). Elle effectue par la suite un post-doctorat au CEA Leti à Grenoble, en partenariat avec BioMérieux. Recrutée en 2008 à l'Institut Agro Dijon, elle devient professeure en santé des agroécosystèmes en 2024. Elle est également chercheuse au sein de l'Unité mixte de recherche agroéocologie d'INRAE Dijon.

Ses missions sont doubles. « J’enseigne la santé animale et ma recherche porte sur la santé des sols » précise-t-elle. Un parcours atypique qui lui permet d’avoir des activités variées. « Aucune journée ne se ressemble entre l’enseignement et la recherche. Par ailleurs, en recherche, nous avons une grande liberté dans les projets que nous appréhendons. J’ai au final une grande diversité de missions et, intellectuellement, c’est très stimulant ». Les échanges avec ses étudiants, ingénieurs agronomes de niveau Bac+3 à Bac+5, lui permettent de porter un regard différent sur son activité. « Nous avons des discussions riches et complexes, et cela m’arrive parfois de leur présenter mes recherches en cours. Certains sont parfois critiques – mais constructifs – vis-à-vis des recherches conduites et cela m’oblige à me repositionner par rapport à mes travaux, à les rendre plus accessibles, plus proches du terrain en lien avec les grands enjeux agricoles actuels », explique-t-elle.

« On est dans un domaine où les femmes ont leur place »

Que ce soit dans la sphère familière ou professionnelle, Sophie Bourgeteau reconnait l’importance d’être soutenue et d’avoir un modèle de réussite féminin. « À l’Institut Agro et à l’Institut Agro de Dijon, nos directrices sont des femmes. Et c’est déjà un message fort : on est dans un domaine où les femmes ont leur place ». Elle ajoute aussi qu’au sein de son équipe « les relations sont saines et égalitaires. J’ai conscience que mon vécu n’est pas généralisable à tous les domaines de sciences : mon environnement professionnel est une réelle chance ».

La scientifique tient également à transmettre un message aux jeunes filles qui hésitent à se lancer dans des carrières scientifiques : « Osez prendre votre place. Ne vous autocensurez pas. Être une femme ne devrait jamais être un frein à la réussite et l’épanouissement ». Et cela commence dès le plus jeune âge. « J’ai une fille de 11 ans et comme ma mère l’a fait avec moi, je l’encourage à s’affirmer et à prendre la place qu’elle souhaite avoir ».

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