Scolytes sur sapins et épicéas quel est le bilan de mi-année ?
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La situation 2023 découle des populations de scolytes et de l'état des arbres ces dernières années : une crise engagée en 2018, un répit pour les arbres en 2021 et une année 2022 particulièrement stressante.Les conditions météorologiques de 2022 ont permis un rebond des populations de scolytes, notamment sur sapin.
Pour l'épicéa, les mortalités sont plus faibles que les années précédentes car les surfaces de pessières sous 600m sont beaucoup plus restreintes aujourd'hui. La sortie d'hivernation des scolytes a été plutôt tardive cette année et le développement de la première génération a été retardé par rapport aux années précédentes, à la faveur d’un printemps plus frais. Toutefois, des rebonds épidémiques s’observent dans certains secteurs montagneux : notamment arc jurassien, Morvan, Ardennes, Ain, Nord des Alpes et piémont pyrénéen, Hautes Pyrénées à l’Ariège notamment.
Pour le sapin, les mortalités progressent, de façon variable, en particulier dans le massif du Jura et le Massif central. Les signalements de dépérissements par le DSF sont réguliers et s’accélèrent ces dernières années.
Pour évaluer les dommages, le DSF et ses partenaires ont développé plusieurs indicateurs qui offrent une vision globale et chiffrée de la situation :
- La télédétection permet de disposer d'une image fidèle de la répartition des dégâts sur le territoire et de suivre la dynamique temporelle du phénomène grâce à la fréquence des images satellites. Le croisement de ces surfaces avec la base de données altimétriques de l’IGN confirme que les dommages se situent toujours majoritairement en dessous de 800 m.
- Les données de martelage de l'ONF, extrapolées à la forêt privée et confrontées aux données de l'IGN, permettent une estimation en volume de bois scolytés : de septembre 2018 à début juillet 2023, ce volume pour l'épicéa est voisin de 22 Mm3 pour la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand-Est et Auvergne-Rhône Alpes. Pour ces mêmes régions, il avoisine les 15 Mm3 pour le sapin.
- Des massifs échantillons à dominante d'épicéas (70 massifs pour environ 10 000 ha) sont suivis annuellement par le DSF sur 5 grands massifs montagneux français pour comptabilisés les dégâts et suivre les grandes tendance des attaques. En 2022, les volumes impactés par la crise n’avaient plus rien à voir en comparaison avec le pic, sans toutefois être revenus à un stade endémique des populations comme en 2017.
Et pour la suite? Chez ces deux résineux, le rôle des scolytes est déterminant dans la mortalité. Leur développement étant fortement dépendant des conditions météorologique, l’évolution au cours de l’été et de l’automne 2023 va dépendre de l’intensité et de la durée des épisodes de sécheresse et de chaleur.