25 novembre 2016 Publication

Recrutement, formation et déroulement de carrière des enseignants-chercheurs de l'enseignement agricole

  • Denis Feignier
  • Michel Penel
  • Anne-Marie Vanelle

Le CGAAER a été chargé de produire un rapport sur le recrutement, la formation et le déroulement de carrière des enseignants-chercheurs de l'enseignement agricole, conformément à la loi Fioraso de juillet 2013

© etudinfo.com Rapport de mission de conseil n°15075 CGAAER

Août 2016

Mots clés : Enseignement supérieur, enseignants-chercheurs, recrutement, formation, carrière

Enjeux

Situés au cœur du dispositif de l'enseignement supérieur, les enseignants-chercheurs sont des fonctionnaires relevant de dispositions spécifiques quant à leur recrutement et au déroulement de leur carrière. A l'université, ces procédures font intervenir le Conseil national des universités (CNU) et, au ministère, la Commission nationale des enseignants-chercheurs (CNECA). Leur formation initiale, notamment sous l'angle pédagogique, constitue un point d'attention majeur.

Alors que l'institution CNU est souvent critiquée et que l’article 74 de la loi Fioraso de juillet 2013 demandait un rapport sur le recrutement, la formation et le déroulement de carrière des enseignants-chercheurs de l'université, il fallait opérer un état des lieux de même nature au ministère.

Méthodologie

La mission s'est d'abord rapprochée de la mission de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR) en charge de préparer le rapport prévu à l'article 74 de la loi Fioraso, puis a procédé à de nombreux entretiens avec les présidents de section de la CNECA, les directeurs d'un large échantillon des établissements concernés, des représentants des différentes listes bénéficiant d'élus au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire CNESERAAV, ainsi qu'avec quelques autres acteurs clés.

Résumé

La situation prévalant dans l'enseignement supérieur agricole public relativement au recrutement, à la formation et au déroulement de carrière des enseignants-chercheurs apparaît plus satisfaisante que celle décrite dans le rapport de l'IGAENR sur l'université.

Les dispositions relatives au recrutement (décret statutaire et arrêté du 24 janvier 1994 modifié) constituent un cadre solide pour assurer un recrutement de qualité et on peut tirer, sauf cas particulier, un bilan assez satisfaisant du fonctionnement des jurys. Le principal point de fragilité est la faiblesse du nombre de candidats aux concours : en moyenne, 1,3 candidats par poste de professeur ouvert et 5 à 6 candidats par poste de maître de conférences. La mission suggère plusieurs mesures pour y remédier, comme la modification du calendrier de recrutement, la publicité sur les concours ouverts, les modalités de concours (introduction d'une épreuve d'admissibilité sur dossier au concours de professeur)...

La mission recommande de rendre obligatoire la formation pédagogique initiale des enseignants-chercheurs nouvellement recrutés. Par ailleurs, elle ne considère pas qu'il soit opportun, dans le moyen terme tout au moins, de confier à l’Institut agronomique vétérinaire et forestier de France (IAVFF) la charge de porter une école pratique du management de l'enseignement supérieur et de la recherche agronomiques et vétérinaires. La mission suggère plutôt de nouer des partenariats, notamment avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et son École pratique du management de la recherche agronomique (EPMRA).

Le déroulement de carrière des enseignants-chercheurs des établissements du ministère, plus favorable que celui des universitaires il y a une quinzaine d'années, s'en est sensiblement rapproché. Il se heurte aux mêmes obstacles à la mobilité. Sur la question de l'évaluation, le fonctionnement de la CNECA est très majoritairement considéré comme légitime et en progrès.

Cette instance, malgré des moyens limités qu'il serait souhaitable de conforter par un site numérique dédié, a montré qu'elle savait évoluer dans ses méthodes et veiller à conforter la qualité et l'équité de ses avis. Les résultats de ces acquis sont cependant fragiles et très dépendants de facteurs humains contingents. Par ailleurs, la mission constate que, malgré les efforts faits, ni l'administration ni les impétrants ne sont assurés que les fonctions d'enseignement sont prises en compte à leur juste mesure. Des suggestions sont faites pour remédier à cette critique. Mutatis mutandis, la mission recommande, pour l'évaluation des activités de recherche, l'adoption explicite d'une grille de critères rénovée (de type EREFIN) démontrant une acception enrichie de la recherche, en phase avec la loi du 23 juillet 2013 et avec le décret statutaire.

Lien vers le rapport


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