Recherche sur le Covid-19 : les écoles vétérinaires impliquées dans de nombreux projets
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Les écoles nationales vétérinaires participent à de nombreux projets de recherche fondamentale, appliquée et clinique. Leurs équipes de recherche sont mobilisées dans la lutte contre le Covid-19. Présentation des principaux projets et actions engagés :
L’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT)
Les équipes de l'École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) participent au séquençage du génome complet du virus Covid-19 en partenariat avec Inrae, l'Institut Pasteur de Paris et le laboratoire de virologie du CHU de Purpan, à Toulouse (Haute-Garonne).
« L'expertise de l'école (Unité mixte de recherche IHAP entre ENVT et INRAE) sur l’application de la génomique aux maladies virales est établie depuis longtemps et notre équipe a déjà travaillé au séquençage de coronavirus spécifiques des volailles et des bovins », explique le professeur Jean-Luc Guérin.
L’équipe de l'ENVT a récemment reçu un financement pour développer des méthodes de génomique « en temps réel » des virus. Ce projet « FIELD » financé par les Instituts Carnot « France Future Élevage » et « Microbes Santé - Institut Pasteur », a permis de lancer une collaboration très précieuse à l’occasion de l’émergence du Covid-19.
« Le projet FIELD a été lancé en janvier, précise Jean-Luc Guérin, ce qui nous a permis d'être aussitôt opérationnel pour le séquençage du virus agent du Covid-19. Aujourd'hui, on peut aller très vite, on peut générer un génome complet de coronavirus en 24 heures, ce qui était inimaginable il y a encore 2 ou 3 ans. Un premier génome complet de virus Covid-19 de patient toulousain a été assemblé, on continue de tester différentes méthodes, afin de générer rapidement des données que l'on mettra immédiatement à disposition de nos collègues médecins et de la communauté scientifique ».
L'École nationale vétérinaire d'Alfort (ENVA)
Les équipes de l'École nationale vétérinaire d'Alfort participent à de nombreux partenariat avec l'Anses, le CNRS, l'Inserm, INRAE et l'Institut Pasteur. « Nous apportons notre soutien à une étude avec l'Institut Pasteur sur le portage du Covid-19 par l'Homme et l'animal, explique Christophe Degueurce, directeur de l'ENVA. Les résultats sont à venir prochainement ».
De plus, une équipe de recherche de l’ENVA a proposé un projet européen porté par un consortium de quatre pays (Espagne, France, Italie et Pologne) et dont la coordination est assurée par la France. Ce projet « Muse Cov : Multi-Scale Eco-evolution of CoronaViruses : from surveillance toward emergence prediction » a pour objectif d'évaluer si le Covid-19 a circulé chez les animaux afin de mieux comprendre les mécanismes d'évolution, notamment dans la faune sauvage, et certains aspects des mécanismes de franchissement de la barrière d'espèces en comparant les coronavirus animaux.
Homologuer un cahier des charges pour la fabrication de respirateurs artificiels
Pour répondre à la forte demande de respirateurs, un fabricant a mis au point à partir de composants simples un respirateur très peu cher à produire et qui pourrait être fabriqué rapidement et en grande quantité. L'expertise des chercheurs de l'ENVA est mobilisée pour homologuer son cahier des charges. « Les avis de spécialistes sur la physiologie respiratoire sont indispensables », explique Christophe Degueurce.
Processus accéléré de démarrage pour l'appel à projet Flash COVID-19
Pour répondre à l'urgence sanitaire et scientifique, l'Agence nationale de la recherche (ANR) a mis en place un processus accéléré d'évaluation des projets dont l'urgence impose un démarrage immédiat et un projet flash a été soumis par une équipe de l'Unité mixte de recherche (UMR) de virologie ENVA-Anses-INRAE.
Élaborer un test sérologique
Marc Eloit, professeur de virologie à l'ENVA, et responsable du laboratoire de découverte d'agents pathogènes de l'Institut Pasteur, élabore un test sérologique avec son équipe. Pour développer ces tests, l'équipe de chercheurs vient d'être lauréate, dans le cadre du consortium Reacting, d'un projet destiné à lutter contre le coronavirus : « Établissement du profil des anticorps chez les patients en convalescence et élaboration d'un test sérologique appliqué à une enquête épidémiologique chez les personnes exposées au SRAS-cov-2. ».
VetAgro Sup
L'École nationale vétérinaire de Lyon (VetAgro Sup) est partenaire du projet européen H2020 MOOD qui réunit 25 instituts de recherche et agences de santé publique de 12 pays. L’Unité mixte de recherche « ÉPIA » (Épidémiologie des maladies animales et zoonotiques), sous tutelle de VetAgro Sup et d'Inrae a déployé, à la demande de la Commission européenne, des travaux de modélisation avec ses partenaires pour comprendre et prédire l'évolution du virus Covid-19. « En analysant de multiples données épidémiologiques (bigdata), les équipes de MOOD étudient comment le virus est transmis, sa durée d'incubation, afin d'améliorer les outils de détection et de suivi de la maladie », explique Emmanuelle Soubeyran, directrice générale de VetAgro Sup.
VetAgro Sup est également impliqué dans un projet de recherche appliquée alliant acteurs publics et privés, et coordonné par le pôle de compétitivité Lyonbiopôle. Ce projet, qui sera soumis à la région Auvergne-Rhône-Alpes, vise à accélérer les tests de futurs traitements thérapeutiques. « Avec les acteurs locaux du monde de la santé, nous travaillons sur un outil de test très opérationnel qui devrait permettre d'étudier l'efficacité des futurs traitements contre le Covid-19 », conclut Emmanuelle Soubeyran.
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