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Fernand Ivaldi / agriculture.gouv.fr

29 août 2024 FAQ

Questions/réponses : le dispositif des certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP)

Les certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) sont une des mesures phares du plan Ecophyto. Retour sur quelques définitions.

  • Les produits phytosanitaires désignent des préparations contenant une ou plusieurs substances actives ayant pour objectif de protéger les végétaux contre un organisme nuisible, d'exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, d'assurer leur conservation ou de détruire les végétaux indésirables.

  • Un produit phytosanitaire est composé de deux éléments :

    • une ou des substances actives : molécule(s) chimique(s) d'origine naturelle ou synthétique ou micro-organisme qui détruit ou repousse l'organisme visé,
    • un ou des co-formulants : substance(s) utilisée(s) pour faciliter la manipulation, renforcer l'action de la ou des substances actives, sécuriser l'utilisation (solvants, stabilisants, colorants).
    • les herbicides (contre les herbes indésirables),
    • les fongicides (contre les cryptogamiques ou champignons),
    • les insecticides (contre les insectes ravageurs).

    D'autres produits sont spécifiques à d'autres types de bioagresseurs, comme les nématodes, les rongeurs, etc.

  • La réduction de l'utilisation et des impacts des produits phytosanitaires concerne tous les produits phytopharmaceutiques à l'exclusion des produits de biocontrôle.

    Le plan Ecophyto II + prévoit des mesures tendant au développement des produits de biocontrôle, qui sont des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ils comprennent en particulier :

    • 1° Les macro-organismes ;
    • 2° Les produits phytopharmaceutiques comprenant des micro-organismes, des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones et des substances naturelles d'origine végétale, animale ou minérale.
  • Les certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques, ou CEPP, constituent un dispositif novateur de réduction de l’utilisation et des impacts des produits phytopharmaceutiques, il s'inscrit dans le cadre du plan Ecophyto II+.

    Le dispositif a été introduit par la loi n° 2017-348 du 20 mars 2017 relative à la lutte contre l’accaparement des terres agricoles et au développement du biocontrôle et par le décret n°2017-590 du 20 avril 2017 relatif à la mise en œuvre du dispositif expérimental de certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques.
    Les dispositions de ces deux textes sont codifiées aux articles L. 254-10 à L. 254-10-9 et R. 254-31 à 254-39 et R. 254-42 du code rural et de la pêche maritime.

  • Les CEPP sont des biens meubles, exclusivement matérialisés par leur inscription au registre national informatisé des CEPP. Ce registre est un site internet accessible à tout public mais également un téléservice à destination des opérateurs concernés que sont les obligés.

    Chaque obligé dispose en effet d'un espace personnalisé qui permet de :

    • simuler des actions pour estimer le nombre de certificats générés ;
    • déclarer des actions réalisées ;
    • consulter l'état des certificats obtenus ;
    • gérer les échanges de certificats ;
    • accéder à une messagerie pour échanger avec l'administration.

    Accéder au registre national informatisé CEPP

  • Les personnes concernées par le dispositif sont les distributeurs de produits phytopharmaceutiques à usage agricole, les prestataires de service exerçant une activité de traitement de semences, les distributeurs de semences traitées et les agriculteurs ayant acheté des produits phytopharmaceutiques à l’étranger. Ces personnes sont les « obligés » du dispositif. Il peut ainsi s'agir de négociants, de coopératives agricoles...

    Depuis le 1er janvier 2023, les entreprises situées dans les départements et régions d’outre-mer ont été intégrées au dispositif.

  • Chaque obligé s'est vu notifier en décembre 2023 un objectif de réalisation d'actions exprimé en certificats à atteindre en 2024/2025. Cet objectif, également appelé « obligation », est calculé sur la base des ventes ou des achats de produits phytopharmaceutiques déclarés à la « Banque Nationale des Ventes réalisées par les distributeurs de produits phytosanitaires » (BNV-D) pour les années 2021 et 2022.

    Les produits pris en compte pour le calcul sont les produits pour lesquels l’autorisation de mise sur le marché prévoit un usage agricole, à l’exception des produits de biocontrôle figurant dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de l’agriculture, des produits à faible risque et des produits utilisés exclusivement dans le cadre des programmes de lutte obligatoire.

    L'obligation de réalisation annuelle d'actions pour la campagne 2024-2025, fixée en nombre de certificats, est égale à 5 % de la moyenne des ventes ou des achats, exprimée en NODU, pour les produits de traitement de semences et 15 % de la moyenne des ventes ou des achats pour les autres produits. Pour les obligés d'outre-mer, l'obligation annuelle de réalisation est égale à 5% la moyenne des ventes ou des achats, exprimée en NODU, des produits pris en compte dans le calcul.

  • Les obligés doivent accompagner la réduction de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques, en proposant et promouvant notamment :

    • Des produits de bio-contrôle ;
    • Des variétés résistantes ou tolérantes aux organismes nuisibles ;
    • Des cultures économes ;
    • Des outils permettant de réduire les quantités de produits utilisées…

    Ils mettent ainsi en place auprès des agriculteurs des actions de réduction d'utilisation de produits phytopharmaceutiques - dénommées actions standardisées - leur permettant d'obtenir des CEPP.

    Ces actions standardisées sont arrêtées par le ministère en charge de l'agriculture sur la base de propositions émises dans le cadre d'un appel à contribution permanent qui invite tous les acteurs du monde agricole à proposer de nouvelles actions standardisées. Ces propositions sont évaluées par une commission indépendante d’experts qui détermine le nombre de CEPP auxquelles chaque action standardisée donne droit.

    Les actions sont déclarées par année de réalisation, via le registre national informatisé CEPP, au plus tard trois mois après la fin de l'année de réalisation de l'action.

  • La valeur en certificats de chaque action standardisée prend en compte son potentiel de réduction de l'usage et de l'impact des produits phytopharmaceutiques, sa facilité de mise en œuvre, son bilan économique et son potentiel de déploiement.
    Le registre national informatisé CEPP permet de calculer la valeur en certificat pour une action réalisée.

  • Les distributeurs peuvent acquérir, au titre d'une période d'obligation, des certificats auprès d'un autre obligé jusqu'au 31 juillet de l'année qui suit la fin de cette période.

    Les échanges de certificats s'effectueront via le registre national informatisé CEPP.

  • Des contrôles sont réalisés par les Directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) ou les Directions de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF). Sont notamment vérifiées les quantités déclarées et les pièces justificatives afin de s'assurer de la réalité des actions déclarées.

    A l’issue de ces contrôles, si des actions déclarées ne peuvent être justifiées, le nombre de certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) détenus est corrigé. Si l'écart est significatif, les obligations sont augmentées selon la règle définie à l'article R. 254-36 du code rural et de la pêche maritime.

  • Les moyens nécessaires pour satisfaire aux obligations sont évalués dans le cadre de la certification des entreprises pour la distribution ou l'application de produits phytopharmaceutiques. Cette certification est une condition nécessaire pour l'exercice de leur activité.

    A partir de la période 2024-2025, une amende est prévue pour les obligés n’ayant pas obtenu au moins 10% de leurs obligations (article R. 254-42 du code rural et de la pêche maritime).

    • Chapitre IV du Titre V du Livre II du Code rural et de la pêche maritime : Articles L. 254-10. à L. 254-10-9 (section 3) et R. 254-31. à R. 254-39 et R. 254-4242 (section 4 et 5) ;
    • Arrêté du 27 avril 2017 définissant la méthodologie de calcul et la valeur des doses unités de référence des substances actives phytopharmaceutiques ;
    • Arrêté du 3 mai 2017 relatif aux modalités de demande de délivrance de certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques ;
    • Arrêté du 9 mai 2017 modifié définissant les actions standardisées d’économies de produits phytosanitaires ;
    • Arrêté du 13 octobre 2020 définissant la méthodologie d’évaluation des actions standardisées d’économie de produits phytopharmaceutiques.