Main tenant une feuille avec une coccinelle
Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

06 septembre 2024 Info +

Qu’est-ce que le biocontrôle ?

Dans les champs, sous serre et en plein air, mais aussi dans les parcs et les jardins, des méthodes alternatives aux produits phytopharmaceutiques conventionnels peuvent être utilisées pour lutter contre les maladies, les agresseurs de cultures (insectes, virus, bactéries, acariens…) et les mauvaises herbes. Ces méthodes, réunies sous le terme « biocontrôle », s’appuient sur les mécanismes et interactions existant dans la nature.

Le biocontrôle en quelques mots

Protéger les plantes pendant leur croissance est l’un des défis historiques du monde agricole. Pour limiter le recours aux produits phytopharmaceutiques conventionnels les plus préoccupants pour l’environnement et la santé, l’une des solutions réside dans les produits de biocontrôle, qui misent sur les mécanismes naturels et les interactions entre les espèces.

Le biocontrôle réunit des solutions diverses, destinées à protéger les plantes contre les maladies, les insectes et ravageurs divers (comme les limaces par exemple) ainsi que les adventices (mauvaises herbes). Ces méthodes alternatives sont parfois utilisées seules mais le plus souvent en association avec d’autres solutions anciennes (surveillance, rotation des cultures, travail mécanique…) ou innovantes comme la robotique, la sélection génétique, les outils d’aide à la décision, etc.

Le biocontrôle est reconnu comme une alternative clé aux produits phytosanitaires conventionnels et comme l’un des piliers de l’agroécologie. Depuis 2020, il fait l’objet d’une stratégie nationale, qui vise la mise en œuvre d'une série de mesures dans le domaine de la recherche, de l'expérimentation, de l'innovation industrielle, de la réglementation et du déploiement de solutions sur le terrain.

Quelles sont les différentes méthodes de biocontrôle ?

Il existe 4 familles de solutions de biocontrôle :

  • Les agents de biocontrôle de type macroorganismes (comme les nématodes, les insectes auxiliaires ou encore les acariens). Un exemple emblématique est la coccinelle qui est un prédateur naturel de pucerons. Dans son jardin, il est possible d’accrocher des plaques d’œufs de coccinelles dont les larves et les coccinelles adultes se nourriront des pucerons. Les plantes seront ainsi protégées ;
  • Les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle qui comprennent trois catégories de matières actives :
    • Les microorganismes (bactéries, virus, champignons) : la bactérie Bacillus thuringiensis par exemple produit une toxine qui freine le développement des chenilles, voire les élimine. Elle peut être utilisée pour lutter contre la pyrale du buis, un papillon qui fait des ravages dans les parcs et jardins car sa chenille dévore les feuilles des buis ;
    • Les médiateurs chimiques (dont les phéromones) : dans les vergers par exemple, des diffuseurs sont accrochés aux branches des arbres fruitiers comme les pommiers. Ceux-ci diffusent des phéromones et brouillent le message entre le papillon mâle et le papillon femelle, ce qui diminue le nombre d’accouplements et donc la présence de vers dans les fruits ;
    • Les substances naturelles (d’origine minérale, animale ou végétale) : l’acide pélargonique par exemple, secrété naturellement par les géraniums, se substitue aux herbicides conventionnels (aujourd’hui interdits d’usage pour les particuliers) pour les allées de jardin ou les voies ferrées en desséchant les plantes invasives et mauvaises herbes.