Mortalité des huîtres : où en est-on ?
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Pour la deuxième année consécutive, les ostréiculteurs français doivent faire face à une surmortalité importante de leur cheptel, particulièrement en période estivale. Le point sur la situation.
Dans les bassins ostréicoles, deux agents infectieux sévissent plus particulièrement. Le virus OsHV1 est considéré comme l’organisme prépondérant à l’origine des mortalités chez les naissains, les huîtres de moins d’un an. La bactérie Vibrio aestuarianus s’attaque quant à elle aux huîtres creuses adultes. Connue depuis plusieurs années, elle est depuis 2012 mise en évidence de façon inhabituelle chez ces animaux. Sans danger pour l’homme, ces deux organismes induisent pour les ostréiculteurs des pertes pouvant atteindre plus de 65 %d’un élevage.
Les conditions climatiques particulières du printemps-été 2013 sont l’un des facteurs envisagés pourexpliquer cet épisode de mortalité : les fortes précipitations du printemps et le brusque écart de températures du début de l’été pourraient avoir favorisé la prolifération de Vibrio aestuarianus.
Face à cette situation, les services de l’État et de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) se mobilisent. Des programmes de recherche sont menés et la surveillance est renforcée pour faire remonter les informations depuis les exploitations touchées : alertés par les ostréiculteurs, les services déconcentrés de l’État (DDTM) saisissent l’Ifremer dans le cadre d’un réseau ad hoc, le Repamo (Réseau Pathologie des Mollusques) pour la recherche d’agents infectieux.
Si les analyses menées en laboratoire ont permis d’identifier la souche bactérienne active en 2012-2013 comme identique à celle connue les années précédentes, elles n’ont en revanche pas établi de différence de sensibilité à Vibrio aestuarianus entre les différentes variétés d’huîtres creuses. Ainsi, les huîtres dites « triploïdes », largement utilisées depuis quelques années par les professionnels et présentes sur les étals tout au long de l’année, se révèlent sensibles à la bactérie, au même titre que les « diploïdes », issues de captages naturels ou d’écloseries.
Élevées en milieu aquatique ouvert et de par leur biologie, les huîtres ne peuvent être ni traitées ni vaccinées. Il s’agit donc de mettre en place des mesures pour limiter la propagation de l’infection. Pour limiter la propagation de l’infection à OsHV1, lorsque des hausses de mortalité anormale collective sont observées, les transferts de naissains sont restreints. D’autre part, des pratiques d’élevage adaptées à la situation (diversification des productions, densité...) sont encouragées auprès des professionnels. Enfin, une des clés se trouve sans doute dans la sélection des espèces et le développement d’huîtres moins sensibles aux bactéries et virus.