Mission d’appui au devenir du Domaine des Barres Nogent-sur-Vernisson (45)
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Quelles solutions pour favoriser le renouveau du Domaine de Barres (45), permettre au public de profiter de la richesse de son arboretum et à ses occupants actuels - le lycée agricole Le Chesnoy, l'IGN, l'INRAE et l'ONF - de financer les coûts d'entretien des bâtiments présents sur le domaine ?
Une mission conjointe du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) a examiné les scénarios possibles.
Rapport de mission interministérielle de conseil n° 23102
Mai 2024
Enjeux
La mission visait à :
- identifier les attentes et la vision prospective de l’ensemble des parties prenantes du site, et notamment des collectivités ;
- analyser la soutenabilité de projets privés et leur adéquation avec les objectifs portés par l’ensemble des acteurs locaux ;
- proposer une méthodologie permettant de faire émerger un projet économiquement viable, soutenu par les collectivités locales et respectant les intérêts des opérateurs de l’État.
Méthodologie
La mission a auditionné une soixantaine de personnes, animé des ateliers de réflexion avec l’ensemble des acteurs locaux, identifié les faiblesses à dépasser et les leviers à actionner. Elle a ainsi pu examiner les conditions de faisabilité d’un devenir du site reposant sur une approche susceptible de conjuguer l’ensemble des intérêts en présence.
Résumé
Le Domaine des Barres s’étend sur plus de 280 hectares. Il comprend 44 bâtiments, propriétés de l’État, utilisés par trois établissements publics - l’INRAE, l’IGN, l’ONF - ainsi que 19 dévolus au lycée d’enseignement général et technologique agricole du Chesnoy et appartenant à la Région Centre-Val-de-Loire, ainsi qu’un arboretum riche de plus de 2 600 espèces forestières ou buissonnantes.
Le site a développé depuis sa création une vocation de recherche, d’enseignement et d’éducation orientée vers la forêt et l’environnement.
Les 44 bâtiments de propriété de l’État représentent 10 hectares de surface utile dont le quart est inutilisé. Certains bâtiments se dégradent. D’autre part, l’arboretum est affecté par le changement climatique.
La situation exige des prises de décision faute de quoi la valeur du site sera fortement affectée.
La mission considère qu’une vision partagée est nécessaire, avec un projet global bénéficiant au grand public, à vocation économique et préservant le caractère des lieux.
La mise en œuvre d’un tel projet, acte politique fort, suppose des prérequis concernant le devenir des bâtiments et des espaces :
- acter le relogement des services de l’IGN ;
- faire du château un élément clé de valorisation du domaine ;
- mener une réflexion sur le devenir de l’arboretum en distinguant l’activité de gestion et conservation des collections de celle d’accueil du public ;
- mener une réflexion sur le maintien des pavillons à usage de logement et la gestion des parties communes du domaine.
Ces prérequis satisfaits, la mobilisation de l’initiative privée, soutenue par la puissance publique, constitue pour la mission la seule option possible pour offrir un avenir attractif au Domaine des Barres.
La mission recommande le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI), porté politiquement de manière conjointe par l’État et les collectivités, garantissant des décisions collégiales rendant de facto les décideurs publics solidaires du résultat obtenu.
La procédure proposée par la mission et le projet d’AMI suggéré constituent un cadre déclinable selon les besoins et les contraintes. Il conviendra de l’associer à une communication en adéquation avec les cibles visées, pour accompagner l’émergence d’un projet d’ensemble, porteur de sens avec, comme fil conducteur, « la forêt et le changement climatique » au titre de ses vocations éducative, scientifique, économique et environnementale.