L'écorce, les billes de bois, les copeaux... Avec l'arbre, il n'y a pas de déchet
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Chez Archimbaud, groupe spécialisé dans le sciage de résineux destiné à la fabrication de palettes, on ne parle jamais de « déchet ». Tout au long du processus de production, l'entreprise valorise au maximum la ressource bois : planches, bien sûr, mais aussi écorces, branchages, copeaux et sciures. Un modèle d'économie circulaire et locale qui apporte une réponse aux enjeux actuels de la filière forêt-bois. Reportage sur l'un des sites du groupe, au cœur de la forêt des Landes de Gascogne.
À Labouheyre, dans le bruit des machines, le site de production transforme chaque année près de 200 000 m³ de bois, majoritairement du pin maritime en provenance du massif landais voisin, plus grande forêt d'Europe occidentale. Son cœur de métier : le sciage de planches pour l'assemblage de palettes. Le groupe Archimbaud est d'ailleurs l'un des leaders français du secteur avec 2 500 000 palettes qui sortent chaque année de ses quatre sites dédiés : Secondigné-sur-Belle (Deux-Sèvres), Secondigny (Deux-Sèvres) et Saverdun (Ariège) et Labouheyre (Landes).
La valorisation du bois va cependant bien au-delà des seules palettes... Comme le rappelle Jean-Pascal Archimbaud, président du groupe éponyme : « Sur 1 m³ de bois qui entre, vous obtenez 50% de planches à palettes et 50% de produits connexes. Et bien, cette moitié-là, on la valorise aussi ! ». Et cela commence dès l'arrivée sur le site de la « grume » (tronc d'arbre coupé recouvert de son écorce).
Des produits connexes valorisés à chaque étape
Pour obtenir des planches à palettes de qualité, il faut d'abord de belles billes de bois, bien régulières. C'est l'étape de l'écorçage qui va permettre cela. Les écorces, qui représentent tout de même 10% du volume total, sont triées par taille et vendues aux jardineries pour en faire du paillage, du terreau ou des éléments de décoration. C'est la première valorisation. Le bois est ensuite envoyé au sciage.
« Les équipements, perfectionnés au fil du temps par notre savoir-faire maison, transforment les billes de façon optimale en planches à palettes », explique Joël Dehez, responsable de production pour les parties sciage et fabrication de palettes. C'est la deuxième valorisation. Elles iront alimenter les lignes de production de palettes automatisées. « Il n'y a aucun déchet, même les planches avec défaut sont retraitées. »
Quant aux produits connexes du sciage, comme les copeaux ou les sciures, ils sont broyés puis comprimés en « pellets », granulés de bois destinés au chauffage. « Nous en produisons 500 tonnes par jour », précise Marie-Eve Afonso Delpuch, responsable de production de l'unité de granulation. C'est la troisième valorisation.
Produire de l'énergie à partir des ultimes résidus
Mais que faire des ultimes résidus de la production de la scierie ? Le groupe Archimbaud a trouvé la solution : depuis 2014, une centrale de cogénération à biomasse brûle tout ce qui reste pour produire de l'électricité à destination du réseau EDF et alimenter en chaleur les tapis sécheurs de l'unité de granulation. Une quatrième valorisation ingénieuse qui, d'une certaine manière, boucle la boucle...
« Nous brûlons entre 120 et 150 tonnes de biomasse par jour », explique Bruno Clemens, responsable de l'unité de cogénération. « Cette biomasse est issue à 50% des produits résiduels de la scierie et à 50% des sous-produits de l'exploitation forestière voisine. » La centrale, d'une puissance de 15 MW, valorise plus de 80% de l'énergie contenue dans les résidus. « À la fin, il ne reste que de la cendre. On est aussi en train d'étudier comment la valoriser. »
Le groupe Archimbaud en chiffres
- 8 sites de production en France et 2 à l'étranger ;
- 1 centrale de cogénération à biomasse ;
- Près de 300 collaborateurs ;
- 200 000 m³ de planches produites par an ;
- 5 millions de palettes assemblées par an ;
- 200 000 tonnes de granulés.
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