L’eau parmi les dix-sept « Objectifs du développement durable » décidés à la dernière assemblée générale des Nations Unies
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L’eau parmi les dix-sept « Objectifs du développement durable » décidés à la dernière assemblée générale des Nations Unies
Garantir l’accès de tous à l’eau, l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau
De grands ″barnums″ comme le Forum mondial de l’eau sont-ils réellement utiles ? » se demandait Guy Fradin, président de la section Forêts, eaux et territoires du CGAAER, à son retour du 7ème Forum mondial de l'eau où il représentait la France. La réponse semble positive.
Pas sûr que la dernière assemblée générale des Nations Unies ait eu un grand retentissement médiatique. Pourtant, le 27 septembre dernier, elle a adopté dix sept « Objectifs du développement durable » (ODD) pour la période 2015-2030. Et nombreux sont ceux qui pensent que cette date est historique. Car le monde s’est doté d’une nouvelle feuille de route plus ambitieuse que la précédente avec ses huit « Objectifs pour le millénaire pour le développement » (OMD).
De fait, après un important travail de concertation commencé en 2012 au lendemain de la conférence de Rio, les Nations Unies lancent un appel à l’action pour changer le monde en proposant un projet ambitieux destiné à le libérer de la pauvreté, de la faim, de la maladie et du besoin.
Les dix-sept objectifs se déclinent en 169 cibles qui feront l’objet d’indicateurs mesurables. Encore en cours d’élaboration, ces critères devraient être adoptés au printemps prochain. Ils sont évidemment de première importance. En effet, ils permettront de suivre et de contrôler les progrès en vue d’atteindre les objectifs et, si nécessaire, de prendre des mesures correctives des politiques publiques concernées. Un indicateur mal choisi (par exemple l’accès à l’eau dans l’ODM) peut orienter l’action dans une direction qui laisse, en définitive, le problème largement irrésolu !
Le sixième objectif des ODD s’intitule « Accès à l’eau et à l’assainissement ». Son adoption a nécessité une forte mobilisation de la communauté de l’eau. En particulier, le dernier Forum mondial de l'eau qui s’est déroulé en Corée du 12 au 17 avril 2015, a contribué à formuler cet objectif. Il a proposé huit cibles recouvrant les principaux enjeux de l’eau (accès à l’eau et à l’assainissement, réduction des pollutions et traitement des eaux usées, gestion durable et intégrée de la ressource, protection et restauration des écosystèmes aquatiques, coopération et bonne gouvernance). En plaçant la gestion de l’eau parmi les prochaines priorités mondiales, la communauté internationale a reconnu officiellement toute l’importance qu’il fallait accorder à l’eau, en particulier dans le contexte du changement climatique.
Les autres objectifs sont :
- éliminer la pauvreté.
- éliminer la faim. C’est cet objectif qui traite de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la promotion de l’agriculture durable.
- améliorer la santé.
- Accès à l’éducation.
- égalité des sexes.
- (Accès à l’eau et à l’assainissement).
- accès à l’énergie.
- croissance économique partagée et durable.
- infrastructure résiliente et industrialisation durable.
- réduire les inégalités.
- villes durables.
- consommation et production durables.
- lutter contre le changement climatique.
- conserver les ressources marines, exploitation durable.
- préservation et restauration des écosystèmes terrestres, exploitation durable. C’est dans cet objectif que l’on trouve notamment les cibles relatives à la forêt et aux sols.
- promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques.
- renforcer le partenariat mondial.
Les huit OMD de la précédente feuille de route constituaient déjà une stratégie ambitieuse pour s’attaquer à la pauvreté, l’amélioration de la santé des populations et l’accès aux biens de base (alimentation, eau). Une bonne partie de ces objectifs a été atteinte. La communauté internationale a hésité avant de se convaincre de la nécessité d’assurer la relève de ces objectifs, dont le terme était fixé à 2015. Les dix-sept objectifs qu’elle formule pour les quinze années à venir sont destinés aussi bien aux pays développés qu’aux pays en développement. Ils constituent un véritable « plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité ».
Pour l’humanité, il s’agit d’éliminer la pauvreté et la faim. Pour la planète, il faut lutter contre toute forme de dégradation, notamment celle du climat, et préserver les ressources naturelles. La prospérité sera le résultat d’un progrès économique, social et technologique réalisé en harmonie avec la nature.
C’est aussi un plan pour la paix avec l’avènement de sociétés « pacifiques et justes ».
