Le succès du 4 pour 1000 à la COP22
Partager la page
200 participants ont signé l’initiative « 4 pour 1000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat » à l’occasion de la COP22. Une avancée pour les sols, l’agriculture et le climat.
Rassembler société civile, pays, fonds et organisations internationales autour d’une table était une gageure. En rassembler 200 autour de la question des sols et de l’agriculture, une victoire ! L'initiative 4 pour 1000, lancée par Stéphane Le Foll il y a un an lors de la COP21, a depuis gagné en notoriété et elle a réuni pour la première fois ses 200 membres - dont 37 pays - le 17 novembre 2016 à Marrakech, lors de la COP22 .
« Cette question de l’intérêt des sols dans la lutte contre le changement climatique a été bien posée et au bon moment ! Elle conserve une visibilité très forte et mobilise à tous les niveaux ! Nous surfons dans le sillage de l’Accord de Paris sur le climat qui a invité l’agriculture et la sécurité alimentaire à la table des négociations. Cette entrée « climat-sol-sécurité alimentaire » est à la croisée de nombreuses initiatives internationales : la question sol rejoint celle du revenu des agriculteurs, de la sécurité alimentaire mondiale et des pratiques durables…», détaille Ludovic Larbodière, chef du bureau mondialisation et sécurité alimentaire au ministère de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la Forêt. « Le 4 pour 1000 va pouvoir réorienter des flux financiers disponibles pour le changement climatique (aide publique au développement, fonds privés…) au bénéfice des sols et de l’agriculture. Sans bien-sûr influencer la négociation de l’agriculture dans les accords climatiques ! C’est une autre dynamique collaborative et multiacteurs qui se met en place ».
4 pour 1000 : le sol donne le la
L’initiative a pour objectifs de partager les expériences de terrain, les pratiques et les politiques, d'accompagner des projets et de faciliter l'accès aux financements mais aussi d’avancer sur la connaissance des sols et de leur potentiel en stockage de carbone. Il lui faut trouver des outils pour en évaluer les impacts. 14 experts internationaux du sol font ainsi parti du comité scientifique et technique de l’initiative. Ces membres proposeront dès 2017 un référentiel et des indicateurs pour mesurer la quantité de carbone stockée selon les sols et les pratiques. Une cartographie de l’état du carbone dans les sols de la planète est déjà en cours de publication. But du jeu ? Apporter aux bailleurs de fonds des outils d’analyse pour estimer les impacts de projets agricoles sur les sols, la sécurité alimentaire et le climat. L’initiative accompagne déjà deux projets pilotes en Afrique de l’Ouest et en Uruguay. Ils serviront de test pour analyser l’impact de la restauration des sols sur les objectifs poursuivis par 4 pour 1000. « La photosynthèse a déjà permis de stocker plein d’énergie dans les sols (pétrole, gaz …), faisons évoluer nos pratiques, boostons la biomasse, et assurons-nous qu’elle arrive dans les sols au bénéfice de sa fertilité », conclut Ludovic Larbodière.
Consulter le site de l'initiative "4 pour 1000"
Voir aussi
Stocker 1,2 milliard de tonnes de carbone dans les sols, un engagement fort !
04 novembre 2016Production & filières
4 pour 1000 : stocker le carbone dans le sol pour lutter contre le changement climatique
23 avril 2019Transition agroécologique
Le non travail du sol améliore sa biodiversité
20 octobre 2016Transition agroécologique