Le numérique au service de la transition agro-écologique
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Tous les domaines d’activité ont été bouleversés par la révolution numérique. Le secteur agricole ne fait pas exception et se trouve également bouleversé par le développement des outils digitaux. Cet ensemble de dispositifs technologiques permet une connaissance de plus en plus fine des exploitations agricoles. À ce titre, la transition agro-écologique est particulièrement concernée par les bénéfices tirés des outils digitaux en matière de performance économique et environnementale. Point de situation.
Ces dernières années, la multiplication des start-up dites de l’Agtech (comprendre la technologie en agriculture) ont mis en avant l’immense potentiel que représente le numérique pour le secteur agricole. S’il constitue un moyen d’améliorer la traçabilité des produits autant que l’information du consommateur, le numérique peut aussi être un moteur de la transition agro-écologique. « Via toutes les données produites par les nouveaux capteurs, le numérique se révèle un outil puissant pour mieux comprendre la dynamique et la complexité des écosystèmes », explique Cécile Poulain, chargée de mission agriculture numérique au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. « Associé à de nouveaux usages, de nouvelles formes de collaboration et de partage à plus grande échelle, il permet de préserver les écosystèmes en concevant de nouvelles méthodes de production plus sobres. » Dans la liste des objectifs poursuivis par l’utilisation du numérique dans le champ de l’agriculture, se trouve la possibilité de disposer d’informations plus précises conduisant à un meilleur bilan énergétique de l’exploitation, un meilleur suivi des rendements, des troupeaux, des ravageurs et maladies avec, à terme, la réduction du recours à l’eau, aux engrais et autres traitements.
Expérimenter des solutions innovantes tout en poursuivant la recherche
Conscients de l’évolution de leur métier, 79% des exploitants connectés reconnaissent d’ailleurs l’utilité des nouvelles technologies pour l’agriculture. Ainsi, parmi les solutions en cours de développement, l’entreprise Naio Technologies propose par exemple des robots agricoles et viticoles conçus pour désherber, biner et assister à la récolte, libérant donc les exploitants de tâches parfois pénibles et réduisant la consommation d'herbicides. D’autres solutions, comme les drones, font également partie des innovations technologiques mises au service d’une agriculture plus précise et plus économe en ressources.
Pour favoriser la transition agro-écologique, le partage et la mutualisation des données entre agriculteurs, chercheurs et porteurs d’innovation se posent comme des principes essentiels. Il faut aussi encourager les recherches sur le développement des capteurs, de la robotique, avoir une couverture réseau étendue et développer les compétences des agriculteurs en matière de numérique. C’est justement l’un des nombreux objectifs de l’Institut de Convergence DigitAg qui réunit des partenaires et disciplines complémentaires pour renforcer les apports de la transition numérique au secteur agricole. Au centre du dispositif : les agriculteurs. Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, insiste d’ailleurs sur ce point : « Le numérique apportera une vraie valeur ajoutée à l'agriculteur : il doit pour cela être au cœur de cette révolution ».
Source : Alim'Agri n°1567, janvier-février-mars 2018
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