Le monde de la recherche s'interroge sur la disparition de la petite agriculture familiale en Europe (n° 15 - 10 décembre 2008)
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Lors du colloque organisé le 28 novembre par le CERI et le CNRS (1) sur le thème « Développements ruraux et modes de vie paysans : une comparaison Europe/Asie », les chercheurs présents ont insisté sur l’idée d’une schizophrénie européenne, consistant à mettre en place un conservatisme budgétaire radical, d’une part, et à rêver d’une Europe comme vraie puissance agricole d’autre part. Selon eux, la dérégulation des marchés agricoles est le pendant de la dérégulation des marchés financiers, dont on voit aujourd’hui les conséquences. Pour ces experts, tout se passe comme si l’on attendait que le découplage total des aides devienne socialement tellement inacceptable que l’on finisse par le remplacer par un autre système ou que l’on liquide complètement toute activité agricole. Dans ce contexte, ils estiment que les petites exploitations familiales risquent d’être de plus en plus marginalisées et exclues de la PAC. Au-delà de l’opposition habituelle entre agriculture paysanne de survie et « agriculture de firme », certains chercheurs proposent une troisième voie, permettant par exemple à une exploitation d’associer pluriactivité et productivité.