Le développement de la « bioéconomie bleue »
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Le CGAAER a été chargé d’une mission sur le développement de la bioéconomie bleue qui compte l’ensemble des activités liées à la production, à la mobilisation, à l’utilisation et à la transformation de bioressources renouvelables issues du milieu aquatique, marin ou d’eau douce.
Rapport de mission de conseil n°18126
Octobre 2019
Mots-clés : biotechnologies, ressources halieutiques, pêche, aquaculture, algues, politique publique, aménagement du territoire
Enjeux
La bioéconomie bleue concerne l’ensemble des activités liées à la production, à la mobilisation, à l’utilisation et à la transformation de bioressources renouvelables issues du milieu aquatique, marin ou d’eau douce.
Ses activités sont susceptibles de répondre de façon durable aux besoins alimentaires et à une partie des besoins en matériaux et en énergie.
Elles doivent tenir compte du changement climatique, du développement durable, de la sécurité alimentaire, de la biodiversité, de la santé pour tous et de la lutte contre le gaspillage. La création d’emplois et un aménagement territorial équilibré font également partie de ces défis.
Toutefois, de nombreux freins doivent être levés pour développer les activités de la bioéconomie bleue qui est confrontée à une forte concurrence internationale et à des choix de positionnement sur des marchés de maturité variable.
Méthodologie
Le travail a été réalisé de novembre 2018 à juillet 2019. Après une analyse documentaire, la mission a conduit une centaine d’entretiens avec les administrations française et européenne, les collectivités locales, la recherche, l’innovation, l'industrie et les organisations professionnelles concernées. En outre, avec l’appui des conseillers agricoles en ambassade, un benchmark a été conduit dans dix pays, pour mieux comprendre les dynamiques en cours, notamment le positionnement stratégique national de la bioéconomie bleue, ainsi que les modalités d’appui à la maturation d’un projet.
Résumé
La mission a recensé les ressources halieutiques (pêche et aquaculture) et en algues, a évalué les gisements (disponibilités, mobilisations, …) et a caractérisé les valorisations, actuelles et potentielles.
Elle a identifié et décrit les acteurs intervenant aux différents stades des chaînes de valeur (entreprises, acteurs de l’innovation, systèmes de financement, …) et leur positionnement.
En outre, la mission s’est penchée sur l'approche territoriale, en prenant en compte le rôle accru des régions, tant pour la stratégie que pour la gouvernance.
Le premier constat est celui d’une double méconnaissance. D’une part la
adoptée en 2007, avec un plan d'action élaboré en 2018, est inconnue des acteurs de la bioéconomie bleue. D’autre part, la bioéconomie bleue est mal connue par des acteurs institutionnels ou privés de la bioéconomie. À la différence des pays nordiques ou ibériques qui se mobilisent fortement pour bénéficier des multiples sources européennes de financement, la France n’affiche aucune priorité pour la bioéconomie bleue, bien que de nombreuses actions soient menées.
La mission a formulé six recommandations assorties de nombreuses propositions d’actions à conduire. Les cinq premières concernent le renforcement de la connaissance, de la coordination tant verticale (approche filière) que transversale (entre les acteurs), l’amélioration de la cohérence des actions entre les nombreux acteurs de l’innovation, et un soutien adapté aux PME notamment en phase de « montée d’échelle ». La recherche d’une meilleure cohérence et coordination entre les échelons de gouvernance (Union européenne, France, Régions...), la promotion de l’approche territoriale, espace d’articulation des politiques et d’intégration des activités, sont également des voies de progrès.
Avec la sixième recommandation, la mission insiste sur l’importance d’engager un chantier stratégique multi-acteurs avec la mobilisation d’une réflexion collective (acteurs et territoires). Pour contribuer à cette nécessaire impulsion, la mission recommande, de confier au CIMer, l’élaboration d’un cadre stratégique national fixant les orientations gouvernementales, en cohérence avec la stratégie nationale de la bioéconomie. Se fondant sur les conclusions du rapport, cette approche devrait être construite et déclinée avec l’ensemble des partenaires.