Laurence Michel : « L’élevage caprin, c’est une passion que j’ai depuis toute petite »
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Depuis 2003, Laurence Michel est éleveuse de chèvres à Saint-Vincent-la-Commanderie, dans la Drôme (Auvergne-Rhône-Alpes). Passionnée par l’univers caprin, l’éleveuse a mis en place différents procédés pour le bien-être de ses 320 chèvres et assure seule la gestion de son exploitation, au rythme des traites et des mises bas.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Dans ma jeunesse, mes grands-parents avaient une dizaine de chèvres, je jouais avec elles en Ardèche. J’aime cet animal car il très familier.
Parmi les moments les plus forts de mon métier, il y a les mises bas, de mi-janvier à mi-février. C’est une période à la fois très prenante et très enthousiasmante. Les contraintes s’étiolent vite avec la passion. Près de 450 chevreaux naissent en quelques semaines. 90% du temps, une chèvre donne naissance à des jumeaux : une femelle et un mâle.
Comment s’organisent vos journées ?
Je suis seule sur mon exploitation de 320 chèvres de race alpine, j’ai donc fait le choix de livrer directement le lait à une coopérative.
C’est un métier polyvalent : je m’occupe beaucoup des chèvres mais il y a également le volet administratif à effectuer. Contrôle laitier, génétique, étude des rations… L’élevage caprin nécessite de réfléchir à beaucoup de paramètres.
La première traite commence à 7 heures du matin et dure trois heures environ. La traite du soir, qui commence à 17h, est plus courte car les chèvres ont un peu moins de lait. Elle dure 2h30. J’adapte les rations en fonction du stade physiologique de la chèvre : si elle est allaitante, elle aura besoin d’un peu plus de maïs. Après les mises bas, les chèvres perdent un peu de poids donc je suis d’autant plus vigilante à cette période. Enfin, plusieurs pompes doseuses distribuent directement dans les abreuvoirs plusieurs minéraux essentiels à la santé des caprins.
Le bien-être animal a toujours été une préoccupation majeure dans votre métier ?
Dans la Drôme, les hivers peuvent être assez rudes. Dès mon installation, j’ai mis en place un système pour réchauffer l’eau des abreuvoirs, afin qu’elle soit toujours à 13°C.
Et en été, le bâtiment est soumis à la chaleur. Je savais qu’il existait des brumisateurs pour les vaches alors j’ai voulu essayer avec mes chèvres. Je suis la seule éleveuse du département à avoir adopté cette technique.
De mars à octobre, les chèvres sont autonomes et peuvent sortir quand elles le souhaitent. Bon nombre d’entre elles apprécient de pouvoir dormir dehors, pour profiter de la fraîcheur.
D’ici deux ans, je partirai à la retraite. Au préalable, je formerai la future éleveuse ou futur éleveur qui reprendra la ferme et aurai à cœur de lui transmettre les valeurs de respect du bien-être animal.
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