L’amélioration du réseau national documentaire de l’enseignement agricole Rénadoc
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L’amélioration du réseau national documentaire de l’enseignement agricole Rénadoc
Gilbert Pescatori
Janvier 2015
Mots clés : Enseignement, numérique éducatif, réseau de documentalistes, service public
Centre de documentation et d’information
© Agro-Bordeaux.fr
Enjeux
Rénadoc est un service documentaire mutualisé de l’enseignement agricole. Créé en 1996, il est aujourd’hui à l’œuvre dans la quasi-totalité des établissements publics (350) et dans 78 établissements privés.
Dans le contexte très actuel du développement du numérique éducatif, le CGAAER a été chargé d’en faire l’évaluation et d’identifier les facteurs d’amélioration.
Méthodologie
La mission a procédé à de nombreuses auditions à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) à Eduter-Cnerta (opérateur technique) et au Comité national d’orientation et de pilotage (CNOP). Elle s’est également rapprochée de toutes les personnes ressources régionales (39).
Résumé
De 1981 à 1996, les professeurs documentalistes de l’enseignement agricole se sont organisés dans chaque région pour mutualiser les activités d’indexation des revues techniques et répondre ainsi à la demande croissante des usagers des centres de documentation et d’information (CDI) des établissements d’enseignement. Le financement de l’organisation régionale du « dépouillement partagé* » est assuré par des cotisations des établissements qui bénéficient en retour de l’ensemble des notices documentaires produites.
Créé en 1996, Rénadoc fédère les complexes régionaux d’information pédagogique et technique (CRIPT) et, toujours selon le même principe de mutualisation, assure la production d’une base nationale de notices documentaires mise à la disposition de tous les CDI des établissements adhérents. Aujourd’hui, Rénadoc compte 350 revues traitées, 438 « indexeurs » et 23 000 notices documentaires produites par an qui constituent 70 %des bases documentaires des CDI.
L’articulation entre le niveau régional et le niveau national du réseau a permis à Rénadoc de professionnaliser la base nationale des notices documentaires ce qui constitue sa fonction principale. En revanche, en dépit de la création des CDI (1981) et des statuts des professeurs-documentalistes (1990-1995), l’absence de politique documentaire nationale depuis les années 2000 n’a pas permis de trouver un nouveau terrain d’application à ce qui fait, depuis l’origine, la force et l’originalité de Rénadoc : la mutualisation.
La contribution de Rénadoc au service public du numérique éducatif est une bonne opportunité. Les ressources humaines sont de qualité et, même si l’organisation et le fonctionnement de Rénadoc sont à ajuster, les fondamentaux nécessaires à un service public efficace sont présents. Sur la base de la mutualisation, l’expérience des réseaux régionaux associée à l’expertise du niveau national (Inspection de l’enseignement agricole, Eduter-Cnerta et ENFA) permet d’envisager des pistes de développement pour le réseau. Il serait en particulier dommage de se priver du potentiel de Rénadoc pour « Enseigner à produire autrement ».
Faire en sorte que Rénadoc présente tous les attributs d’un service public du numérique éducatif, c’est à la fois saisir l’opportunité offerte par les dispositions législatives de 2014 (L. 131-2 et L. 312-9 du code de l’éducation ; L. 811-1 du code rural et de la pêche maritime) et affirmer une politique documentaire nationale pour l’enseignement agricole.
Les propositions de la mission visent à améliorer la gouvernance de Rénadoc ainsi que la lisibilité des services offerts.
L’objectif est d’assurer un service minimum sur l’ensemble du territoire national tout en préservant la diversité régionale.
Pour une meilleure lisibilité des services, la mission propose de garder un accès grand public à la base nationale des notices documentaires et de créer une plate-forme accessible à tous les publics.
Pour renforcer la cohérence nationale du réseau et en améliorer la gouvernance, la mission propose de définir précisément les fonctions de l’opérateur national**, de revoir la composition et le fonctionnement du CNOP et de faire signer la charte Rénadoc à tous les établissements adhérents. Rénadoc devra s’inscrire encore davantage dans le service public du numérique éducatif.
(*) Le dépouillement est une opération partagée entre les professeurs-documentalistes des établissements. L’indexation des périodiques est organisée en vue de rationaliser une partie des tâches documentaires tout en élargissant le nombre de revues traitées.
(**) L’opérateur national est le pilote du réseau en lien avec le CNOP, chargé de fonctions techniques, de la gestion de la base de données des notices, du développement et du maintien des outils, de la gestion financière et de la négociation avec les éditeurs…