À la découverte du cheval de trait comtois
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C'est au cœur de la Franche-Comté que Julien Dugois, 27 ans, élève avec son père soixante chevaux, exclusivement de race de trait comtoise. Une passion familiale qu’il décline en plusieurs activités professionnelles, tout en contribuant au maintien de cette race qui a failli disparaître. Rencontre.
À Dole, le bruit des sabots retentit sur les pavés trois fois par semaine. Eddy et Trésor, deux robustes chevaux comtois, tractent une calèche conçue pour l’entretien de la ville. Arrosage des plantes, ramassage des poubelles de la ville, promenades touristiques en été… Adultes et enfants s’arrêtent pour prendre en photos l’attelage, questionner les deux meneurs, Julien et sa sœur Amandine.
Remettre le cheval dans la ville, c’est l'ambition de Julien Dugois. « Depuis mon adolescence, je sais que je veux travailler avec les chevaux ». Il obtient un BEP aide soigneur animateur puis un BAC élevage et valorisation du jeune cheval au lycée agricole de Lons-le-Saunier. Quand le haras aux portes de Dole ferme, le jeune homme décide de se lancer et propose ses services d'attelage à la ville. « L'équipe technique de Dole m’a fait confiance. Je travaille avec les chevaux de l'élevage que je mène avec mon père ».
Chez les Dugois, le « comtois », comme est surnommé ce cheval rustique à la robe baie ou alezan crins lavés, est une passion qui se transmet depuis quatre générations. « Julien a eu très tôt le virus de l’élevage », raconte Christophe Dugois, président du syndicat du cheval comtois du Jura. « Il y a toujours eu des chevaux comtois dans la famille, mais Julien est le premier à en vivre. »
Un travail de passionné qui requiert des sacrifices : « Les chevaux, c'est sept jours sur sept, pas de vacances, pas de jours fériés », rappelle Julien. Le jeune homme ne manque pas d'idées pour développer son élevage. « La ville de Dole va créer un nouveau parc. J’espère pouvoir entretenir ce « poumon vert » avec mes chevaux, notamment pour la tonte. »
Grâce à son esprit d'initiative, le jeune homme multiplie les débouchés pour son élevage : travail avec différentes maisons de retraite, mariages, anniversaires et marchés de Noël. Il souhaite également participer à des tournages de films et documentaires : « Ça me plairait bien d’explorer cet univers, de participer à des reconstitutions historiques. »
Un projet bien engagé : Julien possède déjà plusieurs véhicules historiques, allant de l’attelage de pompiers du XIXe siècle à une calèche royale britannique de 1830.
Plus d'informations sur les attelages du Val d'amour et sur l'association nationale du cheval de trait comtois (ANCTC) qui fête son centenaire en 2019.
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